Hier, c’était Halloween. Une fête qui ne semble exister (en France en tout cas) plus que pour justifier une nouvelle série de filtres Snapchat ou imposer un thème aux soirées étudiantes en cette veille de 1er Novembre. Bref, je ne voyais hier soir rien de mieux qu’un bon vieux (The) Shining sous la couette en guise de digestif à une soirée déjà bien macabre et un peu arrosée.
Mon premier visionnage du film, il y a bien 10 ans, s’est fait en… noir et blanc. En “50 shades of grey” plus exactement ; la télévision sur laquelle nous regardions le film avec mes amis étant si vielle qu’elle ne pouvait encaisser la “puissance” d’un lecteur DVD et nous donna ainsi en guise de prisme de couleurs une variation assez limitée de teintes de gris. Si quelques scènes, je devais m’en rendre compte plus tard, en ressortaient nettement affaiblies (la vague de sang… grise, du coup), le “noir et blanc” donnait au tout un aspect encore plus glauque et déprimant. Cela fera sûrement hurler les puristes, mais l'ado que j'étais en garde un bon souvenir.
J’ai toujours eu une tendresse particulière pour Shining. Douceur, calme et volupté. Les grands espaces du Colorado. Kubrick. Nicholson. Du sang, de l’encre et des flocons de neige. Une hache, une Remington et des verres de bourbon. Qu’y a-t-il à ne pas aimer dans ce programme là ?
Du grand cinéma d’épouvante, qui ne vieillit pas ou si peu, grâce surtout à la performance d’un Nicholson stratosphérique (ces sourcils circonflexes, nom de nom). Tellement plus marquant que tous les clones actuels qui pullulent dans nos multiplex et marchent surtout à grands coups de jump scares gratuits (il y a d’ailleurs une de ces franchises qui s’intitule… Cabin Fever).
PS : je n'ai jamais lu le livre de Stephen King, qui paraît-il déteste le film. Flûte.