Kubrick créer avec Shining un film culte pour toute une (voire plusieurs) génération. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que nous y avons tous les ingrédients pour en faire un excellent film.
Le scénario déjà. Nous sommes sur une adaptation de Stephen King et donc il y avait forcément matière à avoir quelque chose d’intéressant. Un hôtel isolé par la neige, en plein milieu de nulle part (Mieux qu’une maison, il y a plus de places et de couloirs pour s’enfuir et avoir de bonnes frayeurs) avec un passif qui, même s’il n’est pas extrêmement chargé (4 morts seulement ! lol), est tout de même bien présent. Un cadre idéal donc, pour planter les graines d’une folie naissante et potentiellement dévastatrice. Les personnages sont crédibles et leur évolution suit un cours qui l’est tout autant. La fin quant à elle, est des plus sympathique et l'image finale est bien trouvée.
La folie s’installe donc progressivement mais surement, grâce aux caractères des personnages et à un petit coup de pouce de l’hôtel, et la musique contribue à créer une atmosphère angoissante.
Bien que j’ai été un peu surprise par le personnage de Wendy au départ, le choix est judicieux. Une péquenaude bien gentille (qui cherche des excuses à tout le monde –surtout à son mari) et qui ne paraît pas bien dégourdie (s’étonnant de tout et attendant le dernier moment pour réagir aux transformations de sa famille), c’est au final un bon choix qui permet de s’attacher au personnage tout en lui laissant des perspectives d’évolution (qui sont bien saisies).
Le petit Danny est impressionnant et même si on pourrait lui reprocher d’être un peu trop introvertis au début, c’est pour bien planter le personnage et les difficultés qu’il doit gérer à cause de son « talent ». En tout cas, ce petit acteur fait vraiment son effet lorsqu’il est sous l’emprise de Tony, notamment la scène où il répète ‘redrum’ jusqu’à le crier.
Jack enfin, est admirablement bien joué par un Nicholson absolument fabuleux, passant de mari / père autoritaire (avec un passif suggéré d’alcoolique) mais aimant au psychopathe ayant totalement perdu le fil de la réalité.
Il n’y a qu’une scène qui m’ait fait vraiment tiquer lors du visionnage de ce film et je m’autorise donc un petit Spoiler en deux points pour en parler :
1/ Pourquoi, Wendy ne fracasse-t-elle pas la vitre de la salle de bain plutôt que d’essayer de se faufiler dans un minuscule interstice faute de pouvoir ouvrir la fenêtre en grand ?
2/ Pourquoi, alors qu’elle a bien entendu qu’un véhicule arrivait, ne se repenche-t-elle pas par la fenêtre pour hurler aux potentiels secours ce qui se trame dans la maison ? Genre : Au secours ! Mon mari est armé d’une hache et veut nous tuer ! ». Cela aurait permis à notre cuistot secouriste de prendre un peu plus de précautions plutôt que de hurler en rentrant dans le hall et de se faire tuer…
Enfin bref, mis à part cette scène et le fait que les fillettes auraient pu être mieux exploitées, il n’y a pas grand-chose à redire côté scripte.
La mise en scène est elle aussi excellente, avec des prises de vues (notamment lorsque Nicholson promet à sa femme de ne pas lui faire de mal dans les escaliers) vraiment très bonnes et efficaces.
Pourquoi dans ce cas, n’ai-je mis qu’un 7 ? Tout simplement parce que je n’ai jamais réussis à rentrer dans le film. Il y a bien eu quelques moments où j’ai senti un tout petit chouilla d’angoisse poindre en moi, mais franchement, rien qui ne m’empêche d’aller me servir un verre sans mettre sur pause ou de regarder l’heure…
Un excellent film donc, bien que je n’ai pas réussis à rentrer dedans, qui a tout ce qu’il faut pour mériter sa réputation. A voir au moins une fois car après tout, c’est un classique !