Un film d'épouvante qui m'a particulièrement déçu lors de mon premier vrai visionnage car assez sage et avec peu de fulgurance. Et parce que j'ai longtemps eu une mauvaise conception du terme "épouvante". Mais là en lui redonnant sa chance je me rend compte que j'ai été beaucoup trop sévère envers ce film. Je me rend compte qu'il remplit finalement très bien le cahier des charges du genre qu'il adopte. Même si l'introspection psychologique demeure assez nébuleuse en soit par rapport à la nouvelle de King, Kubrick a visiblement préféré s'attarder sur les répercussions de la folie en question. Je trouvais que Nicholson cabotinait puis j'ai pris conscience qu'il jouait une autre type de folie que dans "Vol au dessus d'un nid de coucou", moins subtil et plus dans l'hystérie. Le scénario est quant à lui plus limpide que ce que je ne le pensais (même s'il possède bien trop de longueurs à mon goût) et les personnages sont relativement bien écrits. J'ai aussi quand même un peu mieux pigé les tenants et aboutissants de la folie de Jack, même si je trouve ça toujours un peu gros le fait que l'on devienne aussi fou par "simple" isolement. Le suspense se fait assez bien retranscrire et la photo et la cadre sont superbes et bien choisis.Tous deux lumineux alors que l'on est dans un drame bien sombre. Bonne idée. En revanche, dommage que ce doublage français vienne ternir cet excellent jeu d'acteur des trois protagonistes principaux. Mention spéciale avec les scènes où l'enfant parle avec son doigt. Le twist final quant à lui j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi il est tant incompris car il est facile de comprendre le gros de sa signification quand on à assimiler que, comme dans la nouvelle de King, l'Overlook Hôtel est un protagoniste à part entière du film. Le destin de Jack, différent que celui du bouquin, je l'ai trouvé pas mal et cohérent. Film plutôt très bon finalement. Même si pour moi il y avait matière à offrir une mise en scène encore plus angoissante et percutante. Même si les musiques font bien le taf pour ce sentiment d'angoisse et d'oppression. En fait j'ai pris conscience que les Kubrick s'apprécient toujours d'avantage à chaque visionnage.