Edward trahi par Gustav, sauvé par Stephanie
Grand amateur de la peinture d'Edward Hopper, j'étais curieux de voir ce qu'allait en faire le documentariste viennois Gustav Deutsch. Eh bien je suis venu, j'ai vu, je suis déçu. Deutsch se contente de faire bouger quelques tableaux du maître américain, liés de manière plus ou moins cohérente par la rêverie d'une dénommée Shirley plongée dans la lecture d'un bouquin d'Emily Dickinson. Outre le fait que je ne suis pas vraiment d'accord avec certaines interprétations de l'auteur (frisant parfois le contresens, selon moi… mais bon, chacun son ressenti et sa vision des choses…), plus ou moins confessées en voix off par le monologue intérieur du personnage principal, j'ai trouvé le procédé d'un mortel ennui. Pas "l'ennui" qui se dégagerait des toiles de Hopper, le réalisateur n'arrivant jamais à saisir la profonde mélancolie de sa peinture, ou alors de manière tellement grossière que ça ne présente aucun intérêt. La pseudo-contextualisation de l'époque de chaque toile introduite par des sortes de flashs info radiophoniques n'apporte absolument rien à la chose. Aucune pertinence, aucune cohérence, un exercice de style vain et vaniteux, dans l'ensemble.
Plastiquement, ce n'est pas totalement inintéressant, cela dit, malgré un usage pas toujours heureux des technologies numériques. Et, heureusement, l'actrice Stephanie Cumming est très agréable à regarder, ce qui m'a permis de m'ennuyer sans trop souffrir… Disons qu'elle sauve le film.