J'vois pas quelle honte il peut y avoir à aimer ce genre de grosse merde franchement, ça c'est de l'éclate bis-fun-aboutie. C'est jouissif, explosif, gavé de punchlines, obèse de vannes pourries, de giclées de faux sang et bâti fermement sur un scénario anorexique. Merveilleux.
Quand je vois une daube aussi réussie dans son genre, je regrette vraiment l'époque des vidéo-clubs, ce temps qui a vu quelques gamins faire leurs premières découvertes cinématographiques dans des rayons un peu poussiéreux au parfum de moquette piétinée et de plastique graisseux. Ces magasins méandreux aux coursives connues par coeur et autres étalages respirant parfois la douce odeur de l'interdit.
C'est typiquement le style de film dont j'aurais pu me souvenir aujourd'hui avec un "Ouais j'adorais Shoot'Em Up sérieux, l'histoire du type qui becte des carottes tout en vaporisant une armée sans sourciller, déboulonne les méchants en pratiquant une césarienne, troue d'autres connards par dizaines en volant à travers un pare-brise ou en pleine chute libre sur "If you want blood (you got it)", c'était génial de nullité". Un plaisir coupable idéal quoi.
Et ouais, le mec croque des carottes. Il a beau trimbaler un arsenal dans ses sapes, y a rien d'plus efficace que ses carottes. Il poignarde des types avec ses carottes. Il se sert de ses carottes pour transformer des mitraillettes en toupies pulvérisatrices. Ses carottes lui permettent de lire un journal à 200 mètres. Quand t'entends "croc", tu sais que ça va chier.
Bug Bunny avec des flingues, roulé dans la crasse, s'amusant dans un gros film de merde. Épique.
Et c'est pas loin d'être ça. Du célèbre lapin, le film ne reprend pas que les carottes et l'inévitable "What's up doc ?", il se fait aussi énorme cartoon qui passe presque aussi vite que les 7 minutes de leur format habituel. C'est gore, violent et faussement trash, mais c'est surtout très très marrant, culminant vers des scènes jubilatoires... et surtout complètement connes.
C'est vraiment d'la merde hein. D'la bonne merde. C'est pour ça qu'j'le recommande d'ailleurs.