Shooter - Tireur d'élite par ylacast
Genre : Sniper pépère
Verdict : Une vraie déception malgré une bonne équipe. Shooter aligne les clichés et les incohérences et manque sa cible.
Pichte : Mark Wahlberg était tireur d'élite dans l'armée US. Au cours d'une opération pendant laquelle il abat un figurant à chaque fois qu'il tire, il est abandonné par ses supérieurs. Pour ne rien arranger son coéquipier meurt. Wahlberg boude alors très fort et part se cacher dans les montagnes pour vivre avec son chien dans une cabane. Danny Glover vient alors lui proposer une mission : empêcher l'assassinat du Président en repérant l'emplacement du tireur soupçonné. Wahlberg accepte et comme de par hasard, il sera à nouveau trahi et deviendra l'homme le plus recherché du monde des Etats-Unis. Il se fâche alors tout rouge, se maquille en vert et part avec son fusil pour leur en faire voir de toutes les couleurs.
Ma (très) discutable opinion : Shooter est tiré du roman Point of Impact de Stephen Hunter (critique cinéma du Washington Post par ailleurs). Il nous raconte les péripéties d'un tireur d'élite trahi par ses employeurs et contraint de prouver son innocence tout en se retrouvant au coeur d'une chasse à l'homme. Le problème de cette thématique du fugitif militaire est que la trilogie Jason Bourne a placé la barre très haut dans le domaine. Et si le réalisateur Antoine Fuqa avait réussi un brillant tour de force avec Training Day (mettant en scène un Denzel Washington impressionnant en flic corrompu), il fait ici office de gentil fonctionnaire et se contente d'enfiler mollement tous les clichés possibles dans ce type de film d'action. Wahlberg n'a pas trouvé son Jason Bourne, Matt Damon peut dormir tranquille.
On sent bien la volonté dans le script de Shooter de renouer avec les thrillers conspirationnels des années 70, mais on est loin, très loin même des Trois jours du Condor. Si le film veut se donner un ton politique et place une fois de plus les compagnies pétrolières, l'armée et le gouvernement au centre de toutes les suspicions, la paranoïa et les enjeux du "complot" sont mal exploités. Et les incohérences dans les agissements des personnages enlèvent toute crédibilité. D'une manière générale, coté réalisme le script ne s'est pas encombré de grand chose : entre Wahlberg qui se soigne d'une blessure mortelle dans sa voiture juste le temps que celle-ci soit nettoyée dans un car-wash, les bad guys qui ne peuvent pas s'empêcher de toujours tout avouer pour bien voir leurs aveux enregistrés à leur insu ou le fait que le héros parvienne à rallier le Montana depuis la Virginie en une journée de route, les exemples sont nombreux.
Coté interprétation, celui qui souhaitera retrouver l'incroyable Wahlberg de The Departed en sera pour ses frais car il est ici bridé, plutôt passif et débite ses dialogues sur un ton monocorde parfois inaudible. En revanche les bad guys sont mieux servis avec Danny Glover qui assure bien et un Ned Betty savoureux en sénateur corrompu. Cerise sur le gâteau, on appréciera Kate Mara, dans le rôle de la veuve du coéquipier de Wahlberg, qui n'avait visiblement plus rien à se mettre car elle traverse pratiquement toutes ses scènes exclusivement en sous-vêtements.
Soyons honnête, l'ensemble est regardable, mais génère une véritable frustration due à un script et une réalisation trop pantouflards. Mark Wahlberg mérite mieux. Tiens je vais me refaire les Jason Bourne pour la peine.