« Short Peace » est une compilation de quatre courts supervisés par Katsuhiro Otomo, le réalisateur de « Akira ». Si je ne suis pas friand des films omnibus au départ, je dois dire que les qualités de celui-ci m’ont grandement convaincu, avec toutefois quelques réserves.
Le premier court pour commencer est celui que j’ai le moins apprécié. Un voyageur s’abrite de la tempête dans un temple et doit composer avec les esprits qui l’habitent. Si l’histoire est originale pour un public occidental, elle ne l’est pas du tout pour les Japonais, qui usent et abusent de ce genre d’intrigue et de folklore. Mais ce qui m’a vraiment déplu est l’animation en image de synthèse, qui n’est pas franchement du plus bel effet.
Le second court ressemble à une fresque traditionnelle dans son approche, il nous narre les événements d’un incendie qui a ravagé une ville tout entière. Si l’intrigue n’est pas des plus passionnantes, la technique vaut le détour.
Le troisième court raconte la détresse d’un village persécuté par un ogre vorace et sauvé par un ours blanc. Rempli de symbolique, cet épisode est bien plus violent que les autres, mais saura nous satisfaire grâce à son esthétique. En effet, le rendu de l’animation traditionnelle avec effet crayonné est particulièrement réussi.
Enfin le dernier court, et le meilleur, met en scène une escouade armée dans un décor post-apocalyptique, menant une mission qui consiste à venir à bout d’une menace robotique. Le court aurait mérité un plus large format, tant il est convaincant. On se contentera de cette bataille, trop courte, mais parfaitement maitrisée. L’animation est tout simplement sublime. Et la fin de l’histoire est excellente, elle nous ramène à des questionnements primaires sur la nécessité des guerres et notre condition d’humain, tout en sobriété. Une véritable réussite.
Alors voilà, il s’agit sans doute du film omnibus que j’ai le plus apprécié jusqu'à lors. Mais je ne me satisfais pas de ce format. À vrais dire je déteste ça, car je préfère me plonger dans de longues histoires, et j’ai toujours du mal à sortir d’une histoire pour me replonger dans une autre aussitôt, et j’ai tendance à m’ennuyer de cela. Pour le coup, les histoires ici étaient si prenantes que j’ai été transporté, et j’ai du mal à faire ce reproche à ce film en particulier, mais j’aurais préféré que le quatrième court soit envisagé comme un véritable long-métrage à part entière, et je reste malheureusement sur ma faim.
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