"They're eating asses and sucking cocks,and then they show at the buffet and say they're vegan"
Auriez-vous pu imaginer voir un jour dans un film (ou dans la vraie vie, d'ailleurs) un type chanter l'hymne américain dans un anus pendant que son "collègue" se sert d'un pénis en érection comme d'un micro. Pas moi.
Petite critique pour un film qui me permet de légitimer la réflexion que j'avais eu dans ma critique de "L'Inconnu du Lac"(1). Shortbus. Voilà un bon exemple de film avec des scènes de sexe explicites toujours justifiées, monsieur Guiraudie. Souvent très drôle, parfois grave voire glauque, elles permettent de montrer clairement les tumultes, névroses et autres sentiments qui assaillent les personnages.
D'ailleurs, les personnages.Le réalisateur John Cameron Mitchell a le chic pour toujours rendre adorables des personnages marginaux ou franchement borderline. Il y parvenait déjà dans son premier film, "Hedwig and the Angry Inch", dont le personnage principal était un chanteur rock transsexuel.
Bon après, si le cinéma de Gregg Araki vous file des boutons, passez votre chemin. "Shortbus" est clairement dans cette frange du cinéma indépendant américain remplie de jeunes éphèbes qui se regardent le nombril, voire un peu plus bas. Mais vous rateriez un film très drôle et au ton finalement léger et insouciant.
« Le sperme qui gicle sur le tableau et qui se fond dans la toile pour disparaître,
c’est un peu l’idée maîtresse de ce film. Plein de gens me disent qu’ils ont oublié
tout ce qui est sexuel lorsque le film touche à sa fin.
Le sexe n’est qu’un élément parmi d’autres dans la vie des personnages.
Voilà pourquoi il nous faut jouir dans le tableau. »
John Cameron Mitchell
A la fin, la jouissance retrouvée des personnages rallume les lumières des villes. Et nous, en ce triste décembre 2013, on attend quoi pour rallumer les lumières?
(1) http://www.senscritique.com/film/L_Inconnu_du_lac/critique/23892736