Grande fresque de la vie du château de Louis XIII qui y installe un pavillon de chasse aux années mille neuf cinquante où le château est un musée.
Sacha Guitry, en homme raffiné et gourmand, choisit les bons morceaux de la vie du château et raconte les différentes scènes où apparait tout le Gotha du cinéma, du théâtre et du Music-hall des années cinquante. Au point que le petit jeu pourrait consister à chercher les absents. Même Tino Rosi et Piaf sont de la fête, Piaf surtout avec son "ça ira", décoiffant.
Des d'histoires d'alcôve, normales chez ces rois qui avaient beaucoup d'énergie à revendre, quelques histoires de guerre, normales chez ces rois qui avaient à se défouler un peu de temps en temps, quelques représentations théâtrales ou littéraires, normales chez ces rois qui avaient besoin de se distraire un peu.
Puis quelques affaires, celle du collier de la reine, très détaillée, puis la Révolution puis le 1er Empire et le second qui vit la transformation du château en musée.
Une absence de taille, la Régence, étonnante car, haute en couleur en terme de légèreté et libertinage, aurait bien dû inspirer un Sacha Guitry !
Pour ma part, voici plusieurs fois que je vois ce film et je le trouve toujours aussi plaisant : on sent que les acteurs se sont autant plus à chausser les souliers des grands du royaume que ceux des personnages occultes ou de plus basse extraction. Sans vouloir les citer tous, Jacques Varennes dans le rôle de Colbert est extrêmement expressif, Jean Marais en Louis XV est royal (…), Micheline Presle en Mme de Pompadour, délicieusement frivole, Jeanne Fusier-Gir en une surprenante révolutionnaire ! ou encore Bourvil en guide iconoclaste du Musée.
Les histoires sont racontées, parfois par le petit bout de la lorgnette, tout en restant à peu près respectueuses de l'Histoire, avec un brin d'humour ou de second degré.