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Alors que le Festival Lumière s'est achevé, oscillant entre rencontres cinématographiques et diffusion de chefs-d’œuvre intemporels, force est de constater le choix faible et peu attractif proposé par les cinémas en ce moment, entre les comédies fades et les blockbusters de l'Hollywood déclinant. Dans ce panorama de longs-métrages se révèle malgré tout Sicario de Denis de Villeneuve, qui nous ouvre à la complexité du nécrotraffic et du trafic de drogues, qui ravira les amateurs de thrillers rebondissants.
Bien qu'il ne révolutionne pas le cinéma, ce film se propose de mettre sous le coup des projecteurs ce phénomène sanguinolant basé au Mexique, optant pour un casting plutôt habité et un voyage, si l'on peut dire, dans ce pays d'Amérique du Sud. L'effort est mis, il est vrai, sur l'esthétisme des plans panoramiques sur les vastes paysages mexicains, la représentation de l'American Way of life et ses allées de maisons identiques, malgré sans doute une trop grande netteté (par là j'entends un trop grand conformisme) dans les dialogues avec un flou à l'arrière plan. Ce qui semble également novateur car change de l'ordinaire, c'est l'usage de caméras thermiques lors du tournage dans le tunnel vers le milieu du film, qui marque par là son atypicité. Avec une belle étrangeté dans la mise en abîme dans la séquence de l'avion, Sicario fait preuve d'une longévité rebondissante, sous tension, et ouvre le fait que les policiers eux-mêmes ont leur part de culpabilité dans le trafic de drogues au Mexique.
Toutefois, on peut reprocher surtout à ce film de ne présenter qu'un seul point de vue, contrairement à la caractéristique du cinéma qui est de montrer tous les points de vue d'une scène : ici, il n'y a que le point de vue des Etatsuniens qui réussissent leur mission, et le réalisateur ne s'attarde absolument pas sur les trafiquants, à deux ou trois exceptions près. C'est dommage, car le film aurait gagné en ouverture d'esprit et en compréhension. De même, le mode de fonctionnement des personnages les transforme hélas en clichés : l'anti-conformisme avec ses tongs, le serial-killer qui veut se venger, la femme qui ne sait pas pourquoi elle est là...
C'est malgré tout un assez bon film, tout en complexité, ancré sur un sujet encore d'actualité, et plutôt bien mené en dépit de certaines maladresses notables. Un film détonant, parsemé de mines et de trouvailles, que je recommande aux amateurs de thrillers et de films d'action.

Ombre-noire
7
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le 25 oct. 2015

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Ombre-noire

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