Apocalypse Ñow
Ce qui fait de Denis Villeneuve, depuis maintenant quelques années, une véritable valeur sure du cinéma nord-américain, c’est qu’il est tout sauf un pur produit hollywoodien. Prisoners n’était pas...
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le 10 oct. 2015
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Décidément, rien n'arrête Denis Villeneuve, réalisateur canadien qui a réalisé pour le moment 4 films à savoir Incendies, Prisoners, Ennemy et donc le dernier en date, Sicario. Comme le dis le film au tout début, Sicario signifie tueur à gages en mexicain. C'est donc un flm très noir que nous offre le réalisateur avec comme toile de fond, les grands trafiquants de drogue mexicains et leurs cartels.
Villeneuve n'a plus rien à prouver, il a beau avoir une petite filmographie, ses films sont d'or et déjà dans la catégorie des grands films du genre. C'est donc avec plaisir que j'ai enfin vu Sicario que j'avais raté lors de sa projection en salle par faute de temps à lui consacrer.
Dans ces 4 films, Villeneuve a déjà trouvé sa marque de fabrique à savoir, l'utilisation des couleurs de ses lieux de tournages. Je m'explique: j'ai vu Prisoners avec un excellent Hugh Jackman, le film se déroulait majoritairement la nuit, c'est donc un film au couleur grisée que nous avait livré le réalisateur. Cette fois-ci, avec Sicario, le décor étant le Mexique proche de la frontière ( le réalisateur n'a pas tourné vraiment à la frontière par soucis de sécurité.), il nous livre un film aux couleurs chaudes, orangées, qui nous donne l'impression d'une image sale, comme si il y avait de la poussière sur l'objectif de la caméra. C'est la marque de fabrique de Villeneuve.
Il est maintenant temps de décortiquer plus précisément ce film, un des meilleurs de 2015. Commençons par le scénario. Une nouvelle fois, le scénario est impeccable: le film a un rythme lent mais efficace, il y a des scènes d'accélération au bon moment pour tenir en haleine le spectateur. Les personnages sont bien construis, ils ont chacun une ligne d'intérêt particulier même les secondaires. L'histoire retranscrit une violence très intense à la frontière, je ne suis pas sur que ce soit aussi violent que le film le montre mais je sais que Villeneuve a le soucis du détail, donc, un intense travail de recherche a été effectué en pré-production par le réalisateur et son équipe.
Parlons maintenant de la photographie et de la prise de vue du film: comme je l'ai dis précédemment, l'impression de l'image salie apporte beaucoup de réel au film. Villeneuve utilise principalement de style de caméra: il filme soit sont point d'intérêt au premier plan soit au second. Cette idée de filmée au second plan l'histoire se retrouve beaucoup dans la scène des voitures. Il se sert de la vision de ses personnages pour retranscrire des émotions: je m'explique: le personnage d'Emily Blunt incarne la justice et l'empathie, plusieurs fois dans le film, on voit à travers ses yeux tous le mal que son personnage a, à se sortir de l'affaire dans laquelle elle s'est fourrée. A l'inverse, le personnage de Benicio Del Toro incarne la violence, la vengeance et on le remarque vraiment lors du plan chez le patron du cartel mais je n'en dirai pas plus pour ne pas raconter l'histoire.
La bande son est efficace, il y a très peu d'ajout de musique, le réalisateur a choisi de laisser le bruit des hélicoptères, des voitures et des armes au premier plan pour donner une impression de vérité à son film. C'est une tactique très intelligente qui fonctionne très bien dans ce film.
Au niveau des acteurs, je n'ai rien à dire, Benicio Del Toro n'a plus rien à prouver, il tient son rôle parfaitement et ses expressions faciales correspondent bien aux sentiments que son personnage éprouvent. Josh Brolin est plutôt secondaire dans ce film, il joue le rôle du chef d'opération prêt à tout pour foutre le bordel chez les cartels. Il joue également bien, il a un rôle difficile à cerner, on ne sait pas vraiment de quel côté il est, il veut réussir sa mission pour son propre intérêt. La surprise de ce film est l'actrice Emily Blunt qui tient très bien son rôle et qui m'a agréablement surpris.
Je crois avoir fait le tour de se nouveau coup de force de Denis Villeneuve. Il signe une nouvelle fois un film maîtrisé, construit et dur.
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Créée
le 2 mars 2016
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