Ce qui se trafique en plus d'un trafic de drogue.

En ayant vu Prisoners sorti en 2013, j'ai eu l'impression d'avoir visionné un nouveau genre de thriller. Une impression que je n'ai jamais sentie auparavant devant aucun film américain. Cette impression, je l'ai ressentie de nouveau dans Sicario. Cela a beau être un film nous exposant à une affaire ayant déjà été traitée maintes fois dans de nombreux longs-métrages mais pourtant, j'ai eu la sensation de regarder un film tout à fait nouveau et surtout authentique sur une histoire de trafic de drogues à travers le combat du volontaire agent du FBI Kate Macer. Mais le scénario ne se limite pas seulement à ce réseau, cela va bien plus loin que ça. Le réalisateur Denis Villeneuve s'est accaparé à un autre contexte aussi grave qu'un réseau de trafiquants de drogue pour rendre encore plus étonnant sa réalisation. Mais ce qu'il m'a le plus surpris chez lui, c'est comment il a incrusté ce second sujet sans qu'on puisse l'apercevoir avant la fin du long-métrage. Ce genre de manipulation est sorti sans doute de la tête d'un génie. Il a su maîtriser avec classe et adresse plusieurs éléments pour démarquer son film des autres dévoilant des scénarios similaires.


Au casting, on a une étonnante Emily Blunt qui affiche constamment un visage froid et saugrenu. Cette dernière nous montre qu'elle n'est pas le genre de femme se laissant marcher sur la tête. Elle s'imprègne de son personnage d'un tel réalisme que je suis resté attentif aux moindres gestes qu'elle effectue. Elle est combative, juste, prudente et sensible. Quand elle doit pleurer, elle le fait sans résistance, quand quelque chose l’agace, elle répond d'un coup de poing. De plus, elle est accompagnée de deux excellents et persuasifs acteurs tels que Josh Brolin et Benificio Del Toro. Ces sont deux gaillards pas très tendres, autoritaires, imposants, brutaux, dépourvus d'un certain sens du respect et ayant des gueules n'inspirant rien d'amical. Deux personnages aux caractères contradictoires à celui campé par Emily, provoquant sans arrêt des conflits tendus avec cette dernière.


Un casting qui m'a largement satisfait pour avoir déjà un avis très positif de long-métrage. Le cinéaste a un art de réalisation qui n'appartient qu'à lui. Ça se ressent pratiquement sur tous les plans du film avec une efficacité hors du commun. Denis met grandement en valeur le scénario du film avec une mise en scène flamboyante. Il manipule méticuleusement et avec doigté beaucoup éléments pas évidents à incruster dans un long-métrage de deux heures tels que la violence, la loi, la tension, la méfiance, le manque de confiance, le suspense et j'en passe. En fait ! Le cinéaste applique une magie rarissime. Il nous fait tellement concentrer sur un sujet bien défini qu'on ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer à la fin. C'est un film avec une éblouissante force visuelle et sonore nous faisant agripper à cette réalisation comme un rien. Les musiques accompagnent divinement chaque scène, chaque personnage du long-métrage a son importance, les décors ont bien été choisis pour nous pousser à croire que quelque chose de terrible va se produire à tout moment du film et le sujet du trafic de drogues est plutôt bien exploité. Malgré quelques longueurs assez ronflantes et pénibles à supporter, c'est un thriller particulièrement poignant, psychologique et bourrin. 8/10



Ici, on n'est pas aux États-Unis. Vous allez faire ce qu'on vous dit de faire !


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le 12 oct. 2017

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