Fausse suite, vrai mérite

J'avais beaucoup aimé le premier, j'ai logiquement moins aimé celui-ci. Cela écrit, pour un projet à première vue bien inutile et assez basique, il faut reconnaître que « Sicario : La Guerre des cartels » s'en sort plutôt avec les honneurs. Sans retrouver la maestria de Denis Villeneuve ou l'impressionnant univers sonore du précédent volet, Stefano Sollima n'est pas venu en touriste et parvient à instaurer sa propre patte, aussi bien techniquement et visuellement. Loin d'un banal copier-coller, et sans être hyper-original, le film a un côté très sombre, presque crépusculaire, allant bien avec l'univers des cartels qu'il décrit, notamment dans sa violence.

Il y a une tension, une légère dimension politique teintée de cynisme faisant parfois froid dans le dos, certaines scènes faisant un gros effet

Les personnages évoluent vis-à-vis du premier, notamment celui de Benicio Del Toro, plus « attachant », plus présent, certains nouveaux, surtout la jeune Isabela Moner, apportant quelque chose. Bref, si au jeu des comparaisons le premier reste pour moi vraiment au-dessus, cette « suite » parvient à tracer sa propre non sans maîtrise et un certain talent : une assez bonne surprise.