Le cinéma scandinave est un terreau particulièrement fertile en projets bien barrés. Sick of Myself s’inscrit dans cette glorieuse tradition d’un cinéma qui met joyeusement mal à l’aise. On suit ici le parcours étrange de Signe qui par manque d’attention décide de faire croire à son entourage qu’elle est atteinte d’une maladie rare. Ce projet saugrenu emprunte autant à la Palme d’Or Sans Filtre pour sa charge violente contre une jeunesse en plein égo trip, qu'au dérangeant Swallow et ses incursions bien dégueu dans le body horror. Un cocktail particulièrement savoureux, assez trash, traversé par quelques saillies drolatiques bien senties. Une démarche qui reste néanmoins inégalement réussie, pas toujours très subtile ni très digeste, mais qui a le mérite d’illustrer à merveille la lourdeur de ce mauvais pote instagrameur en série qui accapare un peu trop l’attention et qu’on a copieusement envie d’immoler.