Sidekicks par Incertitudes
A l'aube des années 90, le grand Chuck Norris décide de stopper les films d'action premier degré qui ont fait sa gloire, durant la décennie venant juste de s'écouler, pour s'orienter vers le film familial où il tiendrait désormais le rôle de grand frère, de mentor. Sidekicks est le premier d'entre eux. Puis plus tard lui succèderont Top Dog, Forrest Warrior...
Sidekicks nous montre un garçon chétif et asthmatique (comme si c'était le handicap du siècle), brimé par ses copains de classe. Même la moche de service ne peut lui accorder que sa pitié. Alors, il s'évade en rêvant et en rêvant pas de n'importe qui. En rêvant de Chuck Norris. Là, il en profite pour revisiter, en sa compagnie, certaines scènes de ses films les plus emblématiques : Delta Force et Portés Disparus (la scène d'anthologie où Chuck sort de l'eau). Avant que Chuck lui-même ne le prenne sous son aile à grands renforts de leçons de morale à la Rocky (on va le faire ensemble, tout est possible si tu crois en tes rêves).
J'aurais apprécié un vrai moment d'auto-dérision de la part de Chuck Norris sur son statut de héros invincible comme il avait pu le faire un peu dans Expendables 2 ou une réflexion sur les fameuses stars des films d'action des années 80 (Stallone, Schwarzenegger, Seagal, Norris lui-même) qui voyaient leur carrière battre de l'aile au début des 90's. Que nenni ! Le film se prend terriblement au sérieux. Et devient involontairement drôle voire nanar.
Du coup, on guette les apparitions de Chuck Norris, une poignée, toujours plus monolithique que jamais. En fait, cet air profondément inexpressif qu'on lui connaît bien semble dire qu'il n'en a rien à foutre de ce que son frère lui fait jouer. Son frère, Aaron Norris, justement est un piètre réalisateur. Incapable de diriger correctement ses acteurs. Preuve en est, la prestation de Joe Piscopo qui joue le prof de karaté et accessoirement le méchant de service, et qui fait passer Jim Carrey pour un acteur d'une grande sobriété.
Finalement avoir Chuck Norris comme maître à penser n'aura pas porté chance au pauvre Barry puisque Jonathan Brandis, son interprète, s'est suicidé par pendaison en 2003 dû à une trop grande consommation d'alcool.