Sidekicks
4.3
Sidekicks

Film de Aaron Norris (1992)

A l'aube des années 90, le grand Chuck Norris décide de stopper les films d'action premier degré qui ont fait sa gloire, durant la décennie venant juste de s'écouler, pour s'orienter vers le film familial où il tiendrait désormais le rôle de grand frère, de mentor. Sidekicks est le premier d'entre eux. Puis plus tard lui succèderont Top Dog, Forrest Warrior...

Sidekicks nous montre un garçon chétif et asthmatique (comme si c'était le handicap du siècle), brimé par ses copains de classe. Même la moche de service ne peut lui accorder que sa pitié. Alors, il s'évade en rêvant et en rêvant pas de n'importe qui. En rêvant de Chuck Norris. Là, il en profite pour revisiter, en sa compagnie, certaines scènes de ses films les plus emblématiques : Delta Force et Portés Disparus (la scène d'anthologie où Chuck sort de l'eau). Avant que Chuck lui-même ne le prenne sous son aile à grands renforts de leçons de morale à la Rocky (on va le faire ensemble, tout est possible si tu crois en tes rêves).

J'aurais apprécié un vrai moment d'auto-dérision de la part de Chuck Norris sur son statut de héros invincible comme il avait pu le faire un peu dans Expendables 2 ou une réflexion sur les fameuses stars des films d'action des années 80 (Stallone, Schwarzenegger, Seagal, Norris lui-même) qui voyaient leur carrière battre de l'aile au début des 90's. Que nenni ! Le film se prend terriblement au sérieux. Et devient involontairement drôle voire nanar.

Du coup, on guette les apparitions de Chuck Norris, une poignée, toujours plus monolithique que jamais. En fait, cet air profondément inexpressif qu'on lui connaît bien semble dire qu'il n'en a rien à foutre de ce que son frère lui fait jouer. Son frère, Aaron Norris, justement est un piètre réalisateur. Incapable de diriger correctement ses acteurs. Preuve en est, la prestation de Joe Piscopo qui joue le prof de karaté et accessoirement le méchant de service, et qui fait passer Jim Carrey pour un acteur d'une grande sobriété.

Finalement avoir Chuck Norris comme maître à penser n'aura pas porté chance au pauvre Barry puisque Jonathan Brandis, son interprète, s'est suicidé par pendaison en 2003 dû à une trop grande consommation d'alcool.
Incertitudes
3
Écrit par

Créée

le 7 août 2014

Critique lue 412 fois

Incertitudes

Écrit par

Critique lue 412 fois

D'autres avis sur Sidekicks

Sidekicks
Jay77
9

Quand il était petit, Chuck Norris avait déjà un poster de Chuck Norris dans sa chambre

Sorti en 1992, Sidekicks, réalisé par Aaron Norris mettant en tête d’affiche Jonathan Brandis et celui qui a gagné la guerre du Golf, en 18 trous, celui qui donne fréquemment du sang à la Croix-Rouge...

le 22 avr. 2017

3 j'aime

1

Sidekicks
Metrovic
10

Critique de Sidekicks par Metrovic

Probablement le plus grand film d'Aaron Norris (et pourtant j'ai vu Forest Warrior). Sans trop spoiler, un gamin chétif, malingre et mal vu a l'école (Johnatan Brandis, quand même), rêve éveillé de...

le 7 janv. 2011

3 j'aime

Sidekicks
RENGER
2

Un nanar à la gloire de Chuck, avec un climax digne de la plus belle « FilsDePuterie » qui soit !

Enième nanar dans la déjà (trop) longue liste de Chuck Norris. Sidekicks (1992), réalisé par le frère de ce dernier, est clairement un film à la gloire de Chuck, puisque le héros du film ne rêve que...

le 16 avr. 2020

1 j'aime

Du même critique

L.627
Incertitudes
9

Critique de L.627 par Incertitudes

L 627 est un film de Bertrand Tavernier qu'il a coécrit avec Michel Alexandre, ancien flic et qui a collaboré par la suite avec André Téchiné pour Les Voleurs et Le Cousin de Alain Corneau. Ce film...

le 28 févr. 2014

14 j'aime

1

Les Tontons flingueurs
Incertitudes
10

Critique de Les Tontons flingueurs par Incertitudes

Les Tontons flingueurs marquent la première collaboration entre Lautner et le dialoguiste Michel Audiard et le début d'une trilogie qui s'est poursuivie avec Les Barbouzes et Ne nous fâchons pas. Il...

le 23 nov. 2013

11 j'aime

4

Heureux qui comme Ulysse...
Incertitudes
8

Critique de Heureux qui comme Ulysse... par Incertitudes

Lorsque Fernandel tourne ce film, il n'a plus tourné depuis deux ans. Il se dit marqué par le décès de son copain Bourvil. Vous l'avez deviné, on n'est pas ici dans la grosse comédie. Le comique...

le 11 janv. 2015

10 j'aime

3