Avec ses cerisiers en fleurs, son histoire, son mélange savant de tradition et de modernité, le Japon provoque immanquablement chez nous occidentaux des sentiments d'étrangeté, de poésie, d'au-delà, de mystère à fleur de la réalité.
Immanquablement et pourtant manqué. Les cartes postales s'alignent sans la vie ni l’âme qui les anime. On ne voyage pas, on circule. Dans des lieux touristiques vidés de leur touristes. Dans des hôtels avec des serviteurs si conventionnels qu'ils en sont presque ridicules. La publicité pour le Japon, probablement voulue et financée dans le film, ne donne pas envie.
On circule avec une photo extrêmement mauvaise, sans couleur, sans lumière, alors le le japon est si photogénique, si éclatant de contrastes !.. Beaucoup de plans se passent à l’arrière de la voiture, filmée en studio, avec le paysage qui défile à l'arrière, à l'ancienne. Il y a d'autres trucage "à l'ancienne" pour filmer des fantômes: des incrustations, des transparences. Cela aurait pu être poétique mais l'effet est finalement médiocre, tellement c'est mal fait. Faute d'esprit poétique justement.
On a là le film d'une attaché de presse qui pense que son narcissisme et ses relations, plus l'avidité de tournage d'Isabelle Huppert, feront le film. Mais, l'histoire d'amour avec le Japonais n'est absolument pas crédible, car celui-ci parle tout le long un texte strictement français, voire parisien. Pour finir par un lamentable, "Nous au Japon, on ne dit pas faire l'amour, on le fait". On a honte pour le pauvre acteur Japonais ..
Finalement s'il nous reste un sentiment un peu Japonais à la fin du film, c'est la honte. La honte d'avoir fait en France un si mauvais film.