Certains critiques ont assimilé ce western à une sorte d'imitation de western italien parce que son sujet de révolution mexicaine a souvent été abordé à Cinecitta, parce que certaines scènes violentes et explosives s'apparentent au style "spaghetti", et surtout parce que Clint Eastwood qui venait d'être la vedette de 3 westerns de Sergio Leone, avait encore quelques séquelles de ce style dans son jeu. D'ailleurs, le début des années 70 est l'époque où le western américain se remet mal du succès de son cousin transalpin et tente d'en copier certains codes. C'est un jugement hâtif à mon goût, car le film a aussi l'odeur des vieilles séries B mouvementées d'autrefois.
Don Siegel consacre une bonne partie de son film aux péripéties vécues par le duo saugrenu formé par Clint et Shirley MacLaine, avec un humour parfois corrosif qui égratigne un peu la religion. Puis il redevient un véritable spectacle où le fond historique importe peu et où le spectateur peut jouir du désordre des combats, de l'action échevelée, du rythme enjoué et de scènes spectaculaires comme celle de l'attaque du fort ; de même que la séquence où soeur Sarah enlève une flèche plantée dans l'épaule de Hogan, vaut son pesant d'or. Pour toutes ces raisons, et pour Clint qui se trouvait à la charnière de sa carrière italienne et de sa carrière hollywoodienne (Siegel l'avait dirigé 2 ans avant dans Un Sheriff à New York), ce western est fort réjouissant.