Scorsese prend un virage radical avec Silence, il se détache de ses films sombres et excentrique pour renouer avec une dimensions plus spirituelle. C’est une historie de martyrs chrétiens, de questionnement sur la foi.
Bien sur, le film est très beau, bien filmé, bien cadré. Le casting est plutôt bon, même si je ne suis pas toujours convaincue de l’interprétation d’Adam Driver sur ce film. Andrew Garfield m’a plus impressionnée, en prêtre qui se prend presque pour un messie et dont la chute n’est que plus dure. L’esthétique du film marque les esprits.
Avec Silence, Scorsese pose ses propres questions envers la foi. Le film est dépouillé de musique et d’artifices pour insister encore plus sur le silence qui accompagne les prêtres, et ainsi mettre également le spectateur devant le choix de ses protagoniste, la foi ou la vie. Ce qui me dérange c’est la victimisation du christianisme là où l’évangélisation du monde était également une manière de le coloniser. Les japonais sont présentés soit ignorants et stupides, soit ridicule set barbares. Scorsese met volontairement des œillères, et le film s’embourbe dans cette vision.
La fin en est d’autant plus décevante selon moi, pour l’interventionnisme décidé par le réalisateur, qui brise le « silence » de Dieu, et donc tout le chemin parcouru par son protagoniste principal, et par là-même tout le temps perdu par le spectateur.