Silenced est un film d’horreur qui vous prend aux tripes. Non pas un film d’horreur au sens habituel du terme, mais dans le sens où il raconte l’horreur réelle vécue par des enfants handicapés maltraités et violentés. Ce film s’inspire en effet d’une affaire d’abus sexuel de masse des étudiants sourds de l'école de Gwangju Inhwa à Gwangju, en Corée du Sud, qui a éclaté dans les années 2000.
Je n’avais pas lu le pitch, j’avais repéré que le film était bien noté et je m’intéresse un peu au cinéma coréen, c’est pourquoi il faisait partie de mes envies. J’ai donc eu un choc en découvrant le contenu… Silenced est fortement déconseillé aux personnes ayant subi des abus et pour qui ce film risque d’être insoutenable. Le film n’édulcore rien, c’est à la limite du supportable et les reconstitutions de scènes de viol sont hyper réalistes. J’ai fermé les yeux à plusieurs reprises tant les images sont fortes et éprouvantes. J’espère que les enfants acteurs ont été bien encadrés, car il y a de quoi être traumatisé même s’il s’agit d’une reconstitution cinématographique.
Nous découvrons peu à peu l’horrible réalité vécue dans cette école à travers le regard d’un jeune professeur de dessin nouvellement embauché. Peu à peu il comprend ce qui se passe et très vite il agit. On suit alors son combat, celui d’une jeune femme engagée dans une association pour les droits de l’homme et celui des enfants qui tentent de faire entendre leurs voix alors qu’ils sont sourds et muets, ce qui ne facilite pas les choses. Et nous assistons également, impuissants, au fonctionnement du système qui protège les coupables. Tout est possible à ceux qui ont de l’argent et des relations avec ceux qui tiennent les rênes du pouvoir à tous les niveaux.
Ce film bien que très dur raconte cette histoire avec pudeur, sans en rajouter. Un film qui ne peut que contribuer à sensibiliser toujours plus au drame des enfants abusés et maltraités. Un sujet qui est resté et qui reste encore dans trop d’endroits, placé sous le boisseau du silence.
Si on se bat de toutes nos forces, ce n’est pas pour changer le monde, c’est pour empêcher le monde de nous changer.