Silent Night
4.9
Silent Night

Film de John Woo (2023)

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Le retour de John Woo à la réalisation US se célèbre comme il se doit. Quelques secondes à peine sont en effet suffisantes pour y trouver pêle-mêle de ralentis, du sentimentalisme en mode surchauffe, un petit oiseau bleu mignon comme tout (les colombes n'étaient pas disponibles pour des raisons syndicales), une très mauvaise actrice paniquée et filmée au ralenti, un très mauvais acteur en vilain pull de Noël qui ne parlera pas (Chow Yun Fat lui, perdait la vue), du démonstratif à outrance (les musiques de Noël, les flash-back au ralenti, l'opération chirurgicale...), une séquence de fusillade en bagnole à bout-portant où personne ne se touche.

Puis une demie-heure d'entraînement pour que le héros muet puisse descendre les responsables de la mort de son fils, de l'errance d'un ennui fou, une musique écrasante puisque personne ne parle, des zooms, de la peinture, le passage obligé au cimetière avec un cadeau de Noël que le petit garçon n'a jamais pu ouvrir, des violons, du symbolisme tout aussi écrasant que le sentimentalisme énoncé plus haut.

Puis des mexicains en bandanas, des passages à tabac gratos, des bagarres où les os craquent et où les lames plantent, une certaine idée du sadisme, des 360 en bagnole, des coups de feu à l'aveugle, un macabé ensanglanté qui dégouline sur un parre-brise de bagnole avec en musique de fond une chanson de Noël genre Ronettes de Phil Spector. Pas mal de musculation aussi, le soir, parceque c'est connu les Mexicains en font tout le temps. Sans parler de la coke aussi, car il y en aura.

Et un peu de contexte social (on y cause inflation), deux trois outils visuels très jeux-video (les zooms de l'appareil photo). Ça semble très spectaculaire et très porté sur l'action, très sombre et de temps à autres ironique, d'une noirceur assez évidente, mais l'ensemble est tellement mal emboîté, tellement exempt de liant, que l'ensemble n'arrive pas une seconde à la cheville du plaisir qu'on a eu chez John Wick dernièrement, qui, lui, laissait toute morale crasseuse et meurtrière au placard. S'appeler John Woo aujourd'hui chez Amazon, c'est vendre un film submergé par les clichés et stéréotypes, pour un public idiot, parceque seul le nom compte.

XavierChan
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le 30 déc. 2023

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XavierChan

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