Il y a de ces œuvres qui te font accrocher au premier abord, mais qui au final te laissent avec un sentiment de manque.
D'un autre côté, il y en a qui te font t'accrocher du début à la fin.
A Silent Voice entre dans la seconde catégorie.
Le film débute sur une chanson qui te montre l'insouciance de l'époque du personnage principal, Shoya Ishida. Petite tête de con, il malmène Nishimiya, tout juste arrivée dans la classe, parce qu'elle est sourde. Cela ira à un point où elle se fera transférer et lui sera mis à l'écart par ceux qu'il croyait être ses "amis".
Nous voici cinq ans plus tard. Ishida est au lycée et a appris la langue des signes, pour un seul objectif : la retrouver, se faire pardonner, et tenter de recoller des morceaux perdus de leur amitié, avec plus ou moins de succès.
Si on peut craindre que le film tombe dans le mélodrame insipide ou dans les clichés du teenage movie, il n'en est rien, heureusement. Naoko Yamada et sa scénariste ont parfaitement retranscrit les thématiques et les enjeux du manga, sans jamais s'égarer ou les dénaturer. La direction artistique est magnifique, la musique est extrêmement bien choisie, et le choix des palettes de couleurs se veut optimiste et vient contrebalancer la dureté des propos du film.
Car oui, ce film n'est pas à mettre entre toutes les mains. Et au début du film, d'entrée de jeu, on comprend vite les intentions d'Ishida, ce qui peut être une entrée en matière assez déroutante. Le manga, et le film, a ses thématiques qui tournent autour de l'acceptation de soi, du rejet des autres, du handicap, et sont traités avec une volonté d’authenticité qui peut ne pas plaire à certains. Certaines scènes vous mettront mal à l'aise, d'autres vous feront vous accrocher à votre siège, n'attendant qu'une chose : que ça s'arrête (enfin, pas que le film s'arrête, mais que la péripétie en cours s'arrête)
Mais tout cela est apaisé par des moments "tranche de vie", qui si des fois ils sont bienvenus, reste d'autres fois assez durs.
Petit mot sur la VF : vous pouvez largement le voir en VF. Les comédiens sont investis, convaincants, mention spéciale à Mélanie Lemaistre, alias MélanieDeaf, une vidéaste sourde (le "star-talent" - parce que personne n'a communiqué dessus en dehors d'elle), qui a réussi à jouer avec brio le rôle de Nishimiya.
En bref : Voyez ce film.
Même si vous n'êtes pas fan d'animation japonaise.
Même si vous n'aimez pas les drames.
Sauf si vous n'êtes pas dans un bon mood.