Sorti en même temps que Your Name, ce film a fini sur le long terme par acquérir le statut de chef d’œuvre de l’Animation. Un sujet on ne peut plus d’actualité (le harcèlement scolaire, qui plus est sur personne handicapée) mais traité avec une infinie tendresse. Un film dont les 30 premières minutes peuvent déranger ceux qui ont été victimes de harcèlement, avec des faits d’un réalisme dérangeant, provoquant dégoût et indignation. Puis vient la deuxième partie, avec son héros prêt à expier ses fautes de la manière la plus radicale qui soit mais qui ne veut pas mourir sans avoir présenté ses excuses à sa victime et s’être assuré qu’elle s’en est tirée. Un film à la fois doux et violent, touchant et cruel (le seul à croire en sa volonté c’est le héros, son entourage ne gobant pas un seul mot de son envie de rédemption), avec une mise en scène tout en retenue et pudeur. La touchante maladresse du héros se heurte à la bêtise et la violence d’un entourage qui navigue entre incompréhension et hypocrisie (certains personnages sont détestables au dernier degré), et le film ne cherche jamais à juger son héros, bourreau devenu victime incapable de s’aimer et de comprendre le monde qui l’entoure. Mention toute particulière à la bande originale de Kensuke Ushio, sans doute un des plus beaux scores jamais composés pour un film d’animation. Immense film qui fait partie de la catégorie « encore pire au deuxième visionnage », cf la scène des Au revoir au feu d’artifice et à la terrible conclusion.