Publié en 1983, le roman Pet Sematary, malgré son succès, ne figure clairement pas dans les travaux préférés de son auteur. Ce qui n'empêchera pas Stephen King de rédiger lui-même l'adaptation cinématographique à la toute fin des années 80, restant d'ailleurs plutôt fidèle au matériau d'origine.
Momentanément prévu pour George A. Romero avec Bruce Campbell en tête d'affiche, Pet Sematary se fera finalement sous la direction de la cinéaste Mary Lambert, qui connaîtra ici son unique hit avant de sombrer petit à petit dans l'enfer des bacs à DVD en soldes. Une popularité qui étonne encore aujourd'hui, tant Pet Sematary conserve toute la noirceur et le désespoir de l'oeuvre originelle, ne cherchant jamais à édulcorer quoique ce soit.
Jouant avec nos nerfs et surtout, bousculant les tabous à propos de ce qui est acceptable ou pas dans un long-métrage hollywoodien, Pet Sematary se montre aussi efficace en tant que film d'épouvante qu'en tant que réflexion sur la mort, en premier lieu sur notre première rencontre avec elle, sujet déjà au coeur du roman de King.
Impeccable et concis sur le papier, véritable modèle d'adaptation, Pet Sematary aurait pu être un chef-d'oeuvre du genre si le reste avait réellement suivit. Si la mise en scène de Mary Lambert joue beaucoup la carte de l'outrance et des gimmicks inhérents à ce type de récit horrifique, la fadeur de la direction artistique et surtout du casting empêche l'ensemble de décoller à pleine puissance et d'éviter un aspect téléfilm forcément réducteur.
Accusant sérieusement le poids des années, la faute à une enveloppe un peu terne et à un manque flagrant de charisme chez ses interprètes (loin d'être mauvais au demeurant), Pet Sematary reste une adaptation tout à fait recommandable, encore et toujours étonnante par sa tonalité extrêmement pessimiste.