Parfois, écouter son papa, ca pourrait avoir du bon...
Après Rose Red, Misery, Kingdom Hospital et The Mist, la logique voulait que je continu sur ma lancée et poursuive ma découverte de l'univers Kingien au cinéma. Après un pouf pouf pour décider quelle adaptation du Maître j'allais regarder, mon choix s'est porté sur Pet semaraty. Et je dois dire qu'il s'agit là de mon premier faux pas.
Rien de grave, mais ce film est un peu comme un petit talon abîmé sur une jolie paire d'escarpin, ou une rayure sur une belle petite Jaguar.
En effet, le film commence bien. Les présentations se font en douceur, annonçant quelques mystères mais permettant de se familiariser avec les personnages. Globalement, s'ils n'ont rien de transcendants, le vieu voisin et la pitchoune sortent tout de même du lot et rendent le film plus stimulant.
Surtout le voisin. Avec ses idées de montrer un cimetière à des nouveaux venus ou d'enterrer le pauvre Church dans un cimetière indien, le tout ajouté à ses airs à la fois attentionnés et bizares, il sème gentiment le trouble et l'on en vient à se demander s'il est bon ou non.
Le pauvre défunt de l'université vient lui aussi apporter son lot d'ambiguïté. Gentil ? Méchant ? Parce qu'a priori, on n'a guère envie de se fier à un maccabé qui vient nous rendre visite à la nuit tombée.
Les camions, passant régulièrement à vitesse grand V sous notre nez terminent de poser le décor et nous sommes tiraillés entre la quiétude d'une petite famille venant d'emménager dans un paisible coin de campagne, et l'étrangeté des lieux et des évènements.
Ceci dit, avant l'épisode du cerf volant, rien de bien grave. Et c'est ce que j'apprécie assez dans les films et les adaptations de king. L'angoisse s'installe tranquillement et monte crescendo sans que l'on ne s'en apercoive vraiment jusqu'au moment lù l'on réalise que l'on est en train de faire un trou dans l'accoudoir.
Le "rêve" dans le cimetière, puis Church, et enfin Gage, tout s'enchaîne assez bien pour nous offrir un film prometteur.
Les découvertes sur le passé du voisin et ses réactions tout au long du film inquiètent et nous éclairent tout en nous donnant l'impression d'être dans le secret de quelque chose qui nous dépasse.
Car oui, le secret du vieil ermitte apporte une réflexion intéressante sur la mort, le desespoir, le destin et ce que l'on est prêt à faire pour le contrer.
Le pauvre médecin qui clamait à sa femme qu'il faut savoir prendre ses responsabilités lorsque l'on promet des choses sombre gentiment mais surement dans la folie, et récoltant ce qu'il a semé nous offre un final plutôt imprévisible et sympathique.
Alors si les personnages principaux, l'ambiance et l'histoire de base sont intéressants, qu'est ce qui cloche ?
Le moment où tout bascule réellement et où l'horreur débarque réellement.
Les effets spéciaux et les maquillages manquent cruellement de réalisme et le petit Gage n'est pas franchement convaincant. Le coup des rires et de la petite voix étaient bien imaginés, alors pourquoi gâcher tout cela avec des scènes mal tournées dans la maison de John ? Les coups de scalpels donnés par un manequin plus que par un zombie, de même que le corps à corps et le combat à coup de seringue, quel dommage !
Honnêtement, ce film donne envie de lire le livre pour de multiples raisons. L'histoire de John, la descente aux enfers du toubib, la réflexion sur la vie et la mort, la tension grandissante tout au long de l'oeuvre...
Mais les fans de l'oeuvre écrite seront probablement déçus. (Enfin je présume car je ne l'ai pas lu).
Un petit film d'horreur sans grande prétention et qui se laisse regarder, mais qui ne vous fera faire ni grands sursauts ni cauchemars....