Ce biopic de 2h20 se propose de retracer le parcours exceptionnel de la femme politique Simone Veil, dans un aller-retour contant avec son enfance et son expérience des camps d'extermination nazis durant la Seconde Guerre Mondiale. Cette expérience extrême ainsi que l'influence humaniste et laïque de ses deux parents discrètement rappellée, lui donnera de vraies ambitions à réformer le société, telle une vocation dit-elle : droits des détenus dans la pénitentiaire, sa célèbre loi à l'IVG en 1974, l'ouverture sur l'Europe et l'amitié des peuples lorsqu'elle fut élue la première présidente du Parlement européen. Derrière les flasbacks du traumatisme concentrationnaire et l'omniprésence de sa famille dont le rôle clé de son mari soutenant, l'intimité de la femme privée éclaire sa dimension historique hors normes. La rage de vivre et l'absence de carriérisme rappellent combien ce que la politique devrait et pourrait être.
L'ensemble offre un film sous tension, profondément humain et touchant, qui ne laissera pas indemne le spectateur. Il est rappelé à la fin que nous ne sommes pas responsables des heures sombres de l'Histoire que nous n'avons pas connues. Néanmoins, nous en sommes les héritiers avec un devoir de mémoire et avons la responsabilité citoyenne de ne pas être passifs devant la haine de l'altérité, le racisme et la xénophobie. Une vraie leçon d'humilité traitée à l'écran avec sobriété.