La suite de Sin City bénéficie énormément de ses nouvelles têtes : Josh Brolin reprend le rôle de McCarthy et sait communiquer beaucoup plus de sentiments que Clive Owen ; Joseph Gordon-Levitt campe avec merveille le jeune Johnny ; et Eva Green est, comme dans nombre de ses autres rôles, une naturelle dans son rôle de vicieuse. Le scénario tourne autour de ces deux derniers personnages, en ne laissant qu'un rôle limité à Bruce Willis qui n'était pas tellement à son aise dans le premier opus. Il marche moins sur une banale histoire de vengeance que sur des métaphores archétypales (le jeune présomptueux, la succube et sa proie) qui lui donne une certaine épaisseur. De plus, comme il n'a pas à présenter l'univers de la bd aux spectateurs, ce deuxième opus peut passer plus de temps à développer les états d'âmes de ses personnages.
J'ai tué pour elle est donc décidément plus réussi que le premier. Bon, naturellement, il est limité lui aussi aux défauts inhérents à la bd de Frank Miller : trop de superficialité, de manichéisme borné et trop peu de réelle subversion, finalement.