Sin Nombre nous offre d'une bien belle manière deux thématiques fortes. L'immigration de Sayra et de son père qui, partant du Honduras, vont essayer de rejoindre les Etats-Unis et la vie de marero de Casper, membre du gang mafieux d'Amérique latine de la Mara, qui tente de fuir son gang après un "gros différent" (je ne spoile pas volontairement) avec le chef dudit gang. Les deux jeunes protagonistes vont être amenés à faire un bout de chemin ensemble, pour le meilleur...ou pour le pire.
Sin Nombre ne manque pas de qualités. La prestation des acteurs est juste et de qualité (mention spéciale au jeune Smilay), la réalisation est douce mais efficace, la photographie est soignée mais surtout; le constat à l'écran est ancré dans la réalité. Que ce soit le thème de l'immigration ou celui de la vie dans un gang, on est pris aux tripes. On est pris d'empathie pour ces personnages qui tentent tant bien que mal de vivre. De survivre.
Par contre, on peut reprocher aux films quelques ellipses surprenantes et surtout quelques (rares) scènes mal amenées. Je pense notamment à l'ami hondurien qui retrouve, comme par hasard, Sayra pour lui apporter des nouvelles. Mais ça reste anecdotique et on le pardonne aisément au film puisque ce dernier nous tient en haleine et que c'est fébrilement qu'on attend le dénouement.