'Nihon chinbotsu' est un cas intéressant à plusieurs titres.
Tout d'abord, soyons clairs, ce n'est pas un chef d’œuvre. Ce n'est même pas un excellent film catastrophe.
Ce qui rend ce film intéressant, c'est le fait qu'il soit japonais et pré Tsunami.
Les films catastrophes sont, en général, des résumés culturels et sociaux des biais des pays de production. Lorsque la diffusion est vaste géographiquement, ils peuvent devenir de fantastiques outils de soft power impérialiste. Les Américains sont les maîtres du genre. Sous couvert d'une catastrophe, quelle qu'elle soit, et derrière une construction quasi toujours identique, on découvre des valeurs culturelles profondes, l’héroïsme, le sacrifice, la famille, une note de patriotisme et ainsi de suite.
Ce film ne déroge pas à la règle, mais ce qui est nouveau, c'est l'origine nippone (ni mauvaise... oui, je sais c'est nul !). Les valeurs de sacrifice sont portées aux nues, ce qui correspondant assez bien à la mentalité Japonaise. Il y a d'autres exemples, mais je n'aime pas spoiler, donc...
Sa sortie en 2006, avant le grand Tsunami de 2011, est intéressante aussi. Dans le film, la référence est le séisme de Kobé de 1995 et cela prend un tour particulièrement ironique, en particulier lorsque la seule région préservée lors du début du chaos est celle d'Aizu, et plus particulièrement la ville de Fukushima !
Pour le reste, les effets sont un peu cheap, les situations exagérées et peu crédibles. Si le film était étasunien, il se classerait dans la catégorie film de série B, sinon Z...
J'avais eu un peu le même sentiment en voyant le monument norvégien "Bølgen"