Elizabeth d'Autriche dite Sissi inspire constamment les cinéastes. Ces dernières années "regorgent" de films, de séries, de documentaires concernant cette icône que je ne manque pas de suivre... je connais depuis si longtemps son parcours et son destin depuis la trilogie sirupeuse -mais délicieuse- d'Ernst Marischka.
L'esprit des films -tel le récent "Corsage" et séries ("Sissi", "Der Kaiserin") est de "dépoussiérer" l'image de la mythique impératrice en essayant de faire oublier les crinolines de (la superbe) Romy Schneider et en revenant sur sa personnalité épris de liberté, incapable de vivre à la cour de Vienne, d'assumer son devoir de monarque, dépressive, anorexique, obsédée par sa silhouette et son poids, sportive à l'excès, toujours en voyages, mais aussi souveraine sensible, moderne ,et très attachante.
Sissi & moi n'échappe pas à cette tendance mais revient exclusivement sur les voyages de l'impératrice et même sur ses derniers voyages, de l'île de Corfou jusqu'à Genève et son assassinat.
L'originalité de cette évocation est de mettre en scène la relation de la souveraine avec sa dernière dame d'honneur la comtesse Irma Sztaray et d'imaginer le vécu de la relation singulière de ses deux femmes, en insistant ,surtout, sur le vécu de la dame d'honneur, un vécu entre sensation de servitude exclusive, d'amitié... d'amour.
Si les anachronismes, les costumes, la musique décalée peuvent laisser dubitatif, le réel intérêt, pour moi, reste, avant tout la composition inspirée de Sandra Hüller. Le rôle a d'ailleurs été écrit pour elle par la cinéaste. L'année sera, décidemment, l'année de cette formidable comédienne allemande.