François Ozon s'introduit dans une famille bourgeoise dont l'aspect châtié, au début du film, n'est pas sans évoquer les Le Quesnoy de "La vie est un long fleuve tranquille". Cependant, on voit vite que le film n'est pas une satire de classe parce que les personnages sont, à dessein, trop superficiels. Ils sont les figures lisses d'un film pastichant la sitcom télévisuelle à la française, expression généralement creuse de la société et sans aspérité pour être inoffensive.
En réaction, Ozon propose une farce salace à ne pas proposer, sans doute, à tous les publics...Le réalisateur se plait à parodier et à provoquer dans le domaine communément aseptisé, policé et auto-censuré de la sitcom "grand public". Un rat, animal domestiqué dont s'est entiché le chef de famille, symbolise le côté obscur de chacun, en l'occurrence ses fantasmes sexuels enfouis, et son influence met la maison sans dessus-dessous. L'endroit devient un lieu de débauche:
sado-masochisme, orgie, inceste...
Ozon jubile et ne recule devant rien. Le catalogue des perversions est, dans une bonne partie du film, aussi dense que drôle. On est dans le genre méconnu du burlesque sexuel!
Ces séquences incongrues sont les plus réussies d'une comédie qui ne l'est pas tout à fait, les protagonistes se révélant moins savoureux lorsqu'ils se mettent à raisonner sur leurs "déviances".