En réalisant ce film, Mario Bava se rendait-il compte qu'il allait révolutionner le cinéma de genre italien en donnant naissance au giallo, mélange de policier, d'horreur et d'érotisme ? C'est en tout ce à quoi on assiste avec l'apparition de ce tueur au chapeau, avec une veste et gants noirs, et le visage masqué d'une cagoule blanche qui zigouille une par une des mannequins venues dans un atelier de haute couture.
Ce qui frappe surtout, ce sont les couleurs, que je trouve magnifiques au possible, avec des tons très vifs, limite pastels, dans ce château où tout semble illuminé dans la nuit ; du violet, du bleu, du rouge, du jaune... On sent que Mario Bava fut chef opérateur et que donc l'image fut très importante. D'où la splendeur visuelle qu'est le film, et qui a du faire rêver un certain Nicolas Winding Refn, en particulier pour Neon Demon.
Quant à l'histoire, je ne veux pas en dire trop, mais je la trouve bien menée, où on recherche qui est cette personne cagoulée, d'une grande force, et dont on ne voit rien, ce qui crée une image fantomatique très impressionnante. Et qui se débrouille toujours pour éliminer ses victimes de la manière la plus variée possible et si besoin dans le plus simple appareil, car c'est aussi une notion importante du giallo, à savoir les corps nus.
On peut juste douter sur le jeu de Cameron Mitchell, acteur américain venu comme tant d'autres faire carrière en Italie quand la sienne déclinait dans son pays, mais je trouve le film formidable, très bien rythmé, et, je me répète, d'une beauté...mortelle.