Sixième Sens par Nicolas Montagne
Parfait exemple du succès surprise,Sixième Sens est un de ces films dont on ne peut pas se lasser. En effet, chaque nouvelle vision offre une surprise. Ainsi, au-delà du fameux twist final qui a tant plu, jusqu'à en faire la marque de fabrique de Shyamalan, c'st une véritable leçon de cinéma que donne le film à chaque fois.
Le film a d'abord quelque chose pour lui: le casting. Bruce Willis, très loin de ses rôles de bourrins à la Mac Cabe, excelle dans une partition toute en finesse, Haley Joel Osment montre des prédispositions affolantes en tant qu'acteur, Toni Colette est, comme toujours, très juste. Ensuite, on ne peut pas nier que l'histoire de Shyamalan est maîtrisée de bout en bout: la psychologie des personnages est très fouillée, la trame narrative à double lecture ne souffre d'aucune baisse de rythme. Par ailleurs, au lieu de faire de son film un pur fantastique où le spectateur hésite toujours entre réel et imaginaire, il fait basculer progressivement son film dans l'angoisse pour ôter tout doute encore possible sur la réalité de ces faits étranges.
Souvent comparé à Hypnose car tourné au même moment et parlant du même sujet (mais pas sorti en même temps), il a cela de moins qu'il n'est pas une enquête policière, mais plutôt une enquête psychologique visant à faire comprendre au spectateur la nature profondes de ces personnages torturés.
En outre, on retiendra la maîtrise déjà réelle dont fait preuve Shyamalan ici en termes de mise en scène. Le tout est simple, presque épurée, ne laissant apparaître que l'essentiel (ce qui est souvent souligné par la couleur rouge). Déjà une preuve de grand talent pour un film qui aurait malheureusement pu passer inaperçu.