Fabienne Berthaud emmène Diane Kruger, présente du début à la fin, dans un road-trip qu'elle veut sensible, foutraque, inconstant et à l'économie de moyens remarquable.
On est face à un film libre, donc bordélique, donc raté par moment, mais profondément subjectif. Et féminin. Un voyage autant physique que spirituel, un trip dépaysant, fantasmé par beaucoup, réalisé par notre héroïne. Un style à fleur de peau qui magnifie les regards, souligne les tensions et les visages. Un portrait de l'Amérique en filigrane, mais ce n'est pas là l'objet du film, non.
Car Diane Kruger c'est l'incarnation d'un fantasme, d'un vent de liberté. Elle est l'essence du film et offre, avec Norman Reedus, qui se fait de moins en moins rare au grand écran, et que l'on accueille avec bonheur, de très belles scènes où souffle, malgré les grands défauts (dialogues inégaux, jeu bancal, image parfois laide...) comme un espoir.
Car la liberté, si c'est souvent partir sans le sou aux States et vivoter au gré des rencontres, c'est aussi et surtout accepter de porter l'enfant qu'on s'est donné.