Critique de Sky on Fire par Jonathan Asia
Un polar moyen, un mauvais ringo lam, une fin ridicule... Pourtant, l'ensemble se laisse suivre sans gros déplaisir, c'est juste tristement oubliable.
le 5 févr. 2018
Fort de sa quadrilogie des « On Fire » (City On Fire, Prison On Fire I et II, School On Fire), Ringo Lam est considéré comme un des cinéastes majeurs de l’industrie cinématographique de Hong Kong. Après un passage à Hollywood aux résultats inégaux et un retour à Hong Kong du même tonneau, le réalisateur avait pris une retraite anticipée au milieu des années 2000. 2015 avait marqué son grand retour au cinéma avec le polar Wild City. Mais là encore, le résultat, sans être déshonorant, avait peiné à convaincre aussi bien la critique que le public. Est-ce que Sky On Fire est destiné à être le film de la réconciliation et de la réaffirmation de son ancien statut ? Malheureusement, la réponse est négative.
Sky One est un gratte-ciel ultra moderne qui domine la ville de Hong Kong. En son sein, on trouve un laboratoire médical high-tech spécialisé dans le traitement des cancers. Quand un camion rempli de produits essentiels pour ledit laboratoire est détourné, c’est à Tinbo (Daniel Wu), le chef de la sécurité du building, qu’il appartient de le retrouver. Il réalise vite que les voleurs sont liés très personnellement au directeur de l’établissement.
Un film, deux intrigues
Le style Ringo Lam, c’était une approche réaliste du polar et une vision ambiguë des hommes et des institutions. Soit, des thèmes qui n’ont pas vraiment les faveurs de la censure Chinoise. Or, dans le contexte actuel, le marché chinois est quasi-incontournable et, depuis son retour derrière la caméra, Lam doit donc composer avec ces contraintes. Si on sentait bien qu’il luttait avec elles pour Wild City, les choses ne se sont définitivement pas améliorées sur Sky On Fire. A cause de cet environnement anti-créatif, l’intrigue principale, tournant autour de coups fourrés motivés par l’appât du gain dans le monde médical, est sans saveur, sans le moindre mordant. Probablement conscient qu’il ne peut se reposer sur cette histoire faiblarde, Ringo Lam y greffe une intrigue secondaire (une jeune femme atteinte d’un cancer en phase terminale accompagnée de son frère prêt à tout pour la sauver) et tente d’étoffer ces personnages en leur conférant chacun leur trauma. L’approche est un peu grossière et vire souvent au mélodrame mais permet néanmoins de générer un peu de sympathie pour les personnages et d’intérêt pour ce qui leur arrive.
Piège de cristal
Conformément à son habitude, Ringo Lam propose de multiples scènes d’action à tendance réaliste. Rodé dans ce registre, ces crashs de voiture et autres combats à mains nues ne manquent pas d’impact. Ainsi, pendant les deux tiers du métrage, Sky On Fire suit, bon an mal an, la même voie que celle empruntée par son prédécesseur, celle d’un polar manquant de personnalité et d’agressivité mais emballé avec un relatif savoir-faire. Cela, jusqu’au grand final. Là, tous les défauts plus (effets visuels hideux, photographie lisse) ou moins (les prestations inégale des acteurs, les enjeux sans grand intérêt) flagrants du film se combinent pour aboutir à une conclusion qui tombe régulièrement dans la parodie pure et simple. Qu’un réalisateur de la trempe de Ringo Lam ait pu commettre une telle séquence ne peut que laisser un gout désagréable dans la bouche de tous les amateurs du cinéma de Hong Kong.
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Créée
le 19 juin 2019
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