Sans aucun contexte, je ne peux, critiquer ce bond, malheureux
Ok, je n'écrirai jamais de chanson. En même temps j'ai un poil de fierté donc je ne suis pas prêt à tout pour passer à la tv comme y chanter des horreurs devant un panel représentatif de la grandiose chanson française.
On va donc passer à Bond car, derrière le petit air d'Hardy qui nous rappelle combien Gainsbourg était un bel sacré enfoiré d'artiste, je retourne à mon trip autour du mot contexte. Attention, SPOALES INSIDE !
Skyfall, je l'ai souvent repoussé. Le précédent opus m'avait fortement déçu, autant que j'avais pu être enthousiasmé par le redécollage de la franchise avec le très bon Casino Royal. Finalement, derrière le James taillé dans le roc campé par un Daniel Craig autrement plus intéressant que Brosnan, même s'il perd en classe naturelle, j'avais découvert, enfin, un poil de complexité dans ce personnage. Sean Connery, c'était la classe incarnée et un personnage au final assez sombre. Moore a bien fait le job, se détachant du modèle pour livrer un héros totalement british, raffiné et à l'humour efficace. Et puis le trou noir : Lazenby, Dalton et Brosnan ont hérité de films ponctuellement sympas, voir assez bon comme le Golden Eye, mais au final bien loin des meilleurs oeuvres précédentes. C'est bien beau mais et Skyfall dans tout ça ? CONTEXTE. Lorsque je vois un Bond, je ne puis faire comme si je n'avais pas vu els autres. La comparaison s'impose, nécessairement. Au-delà des belles filles, gadgets et autres méchants des familles, qu'est-ce que ce bond a à me narrer ?
Skyfall redore le blason de l'espion en mode humanisation forcée depuis qu'il est campé par Craig ; l'homme d'action qui vieillit et commence à ressembler à Roger Murtaugh, c'est éculé, mais bien fait ça marche. Et ça marche assez bien ici. James est devenu alcoolique, James a toujours des femmes mais ce sont tout juste de simples défouloir. D'ailleurs l'une des grandes réussite est de voir la nouvelle miss Bond se faire dessouder très tôt. Pour être, perso, j'aurai même laissé Bond la tuer. Car Craig est ici un héros paumé, au final seul, instrument du pouvoir qui le prend, l'utilise et le jette. Enfin paumé et au fond du trou pas tout à fait car, très malheureusement il retrouve beaucoup de lustre sur la fin pour en finir avec le méchant peroxydé. Bardem semble prendre son pied mais franchement, niveau look, on est à des années lumières de la classe folle de Mads Mikkelsen. Et puis on en revient à cette notion de contexte. Skyfall vient out juste une semaine après avoir revu Demain ne meurt jamais. Nécessairement, je deviens tout de suite vite plus indulgent. L'humour fonctionne, cette fois, Bond a de l'épaisseur, l'Ecosse est belle, Bardem a quelque chose d'une jouissance inachevé mais, on a au moins le début de quelque chose. Les gadgets sont de retour, les siège à la fort Alamo sans arme ni munition, je suis fan. Q découvre qu'il est un pauvre nird vite jouet d'un vieux quinquat bien meilleur, M a quelque chose de touchant derrière son côté Tatcher de façade, Fiennes apporte une classe de bon aloi. Non, franchement j'ai passé un bon moment. Et le clin d'oeil métallisé final est jouissif.
Alors ne boudons pas notre plaisir : derrière Casino Royal, ce Bond est le meilleur de l'ère post Connery / Moore. Ben je prends. Comme ça me mets de bonne humeur je vais même éviter de revoir Golden Eye avant un long moment, histoire de lui laisser sa note actuelle.