Sans tête mais pas sans queue.
Moi j'ai envie de défendre ce film.
Faut dire qu'il a pas une place forcément facile, le Sleepy Hollow, dans la filmographie de Tim.
Nombreux sont ceux, autour de moi, à ne pas aimer l'objet parce que trop caricatural. Parce que poussant trop loin les obsessions Burtoniennes. Parce que ne sachant choisir entre horreur et comédie. Parce que parce que parce que...
Alors que pour moi il s'agit exactement de l'inverse.
C'est dans ce film que se cristallisent les qualités de Tim Burton, que ses obsessions prennent la forme la plus pure. Avant Sleepy Hollow, il manquait souvent quelque chose, après ce ne sera plus jamais aussi réussi. Mieux, Burton essaiera désormais de s'aventurer vers d'autres cieux souvent moins cartoon-gothique et malheureusement régulièrement moins plaisant.
Oui, Sleepy est quasi parfait en ce qu'il représente le mélange des genres propre à son créateur. En mixant ses propres éléments à ce conte populaire américain, Burton réalise la SYNTHÈSE MÊME du conte pour enfant. Car les contes SONT BIEN, par nature, effrayant et amusants en même temps. Ils sont tout à la fois édifiants et gore.
Et on se rend compte à quel point Burton est lui-même le produit de cette culture populaire, et comment il est évident qu'il "régurgite" aussi parfaitement et naturellement cette histoire enracinée dans l'histoire de son pays natal.
L'ambiance y est tout simplement prodigieuse. Ce village perdu dans la forêt, la brume et les collines est à lui seul un bijou visuel. Les acteurs sont à l'unisson de ce festin visuel (Depp, Jones, Griffiths, McDiarmid, Lee, Walken !) et le tout est un régal horrifique.
Et puis bon, y a Martin Landau, et rien que pour ça...