Vous en reprendrez bien une tranche ?

Slice, comme une tranche en français. Un titre qui donne le ton pour évoquer une série de meurtres sordides à Bangkok et l'homme qui va se mettre en quête du tueur.
Malgré un démarrage un peu bancal pour caser ce pitch, le film de Kongkiat Komesiri devient rapidement passionnant.

On commence d'abord pour découvrir ce tueur à la cape rouge et ses méthodes sanguinaires tout en découvrant que l'homme qui va le traquer est en prison, infiltré pour la police. Mais on va rapidement découvrir que ce n'est pas pour ses talents qu'il va être recruté, mais pour son lien avec l'assassin.
En effet, les deux hommes, gentil et méchant, se sont connus étant enfants, des indices laissés sur les meurtres permettant de découvrir rapidement l'identité de l'assassin.

A partir de là, le film va basculer et nous montrer de longs flashbacks, racontant l'enfance des deux protagonistes, ce qui s'est passé, ce qui a fait qu'ils en sont arrivés là. Et petit à petit, les flashbacks vont prendre le pas sur l'histoire. On n'est alors plus du tout dans l'enquête policière mais on découvre doucement un portrait de ses gamins laissés pour compte dans la campagne thaïlandaise. Livrés à eux-même, parfois battus par leurs parents, beaucoup finissent seuls et finissent ... par se prostituer.

Le changement de ton est tel que finalement le démarrage du film va sembler anecdotique face à l'histoire des gamins et malgré le fait que les flashbacks sont entrecoupés de retours à la réalité. Il faut dire que le casting des enfants est brillant et joliment mis en scène dans des scènes de campagnes filmées très différemment de Bangkok. Le réalisateur profite des espaces verts pour nous offrir des scènes lumineuses. A l'opposé, la ville sera filmée avec des filtres de couleurs et une image granuleuse.
Kongkiat Komesiri n'hésite d'ailleurs pas utiliser divers procédés (ralentis, flous, caméras placées à des endroits particuliers notamment pour filmer en plongée à travers une grille, etc) donnant parfois un peu l'impression qu'il teste différentes manières de rendre ses scènes, à la limite de l'expérimentation et ce, malgré quelques effets 3D parfois un peu cheap.

Alors que l'enquêteur remonte petit à petit la piste de son ami d'enfance, qu'il aura tenté de protéger du mieux qu'il aura pu mais n'aura pas pu l'empêcher de s'en prendre à ses bourreaux, on continue donc à découvrir leur passé : ils ont été amis alors que celui qui deviendra le méchant était rejeté de toutes parts, battu, contraint, violé, un lien fort par le passé et qui en devient très particulier dans le présent, dans un univers ou la pédophilie, la prostitution infantile et tout ce qui peut en découler comme la transexualité sont malheureusement monnaie courante.

Retour au présent en fin de film et, malgré une mini sous-intrigue policière sans intérêt et uniquement là pour justifier une bagarre, une fin hallucinante dont on ne dira rien de plus.

Vous l'aurez compris, Slice est un film un peu brutal mais carrément à voir.
cloneweb
7
Écrit par

Créée

le 1 févr. 2011

Critique lue 694 fois

2 j'aime

cloneweb

Écrit par

Critique lue 694 fois

2

D'autres avis sur Slice

Slice
drélium
1

Critique de Slice par drélium

Slice, c'est un réalisateur Thaïlandais qui veut faire son Dream Home, déjà loin d'être exempt de défauts pop daubesques. Il veut son film de serial killer bien crade et gratuit avec touche "y a des...

le 13 févr. 2011

7 j'aime

10

Slice
Voracinéphile
2

Best of du tourisme sexuel

Ah, la Thaïlande ! Ses mœurs légères, ses enfants pour pas cher, ses policiers ultra violents… Tout ce qu’on aime ! Non, sincèrement, le film joue avec les pires clichés du pays, et semble avoir bien...

le 21 sept. 2013

4 j'aime

3

Slice
cloneweb
7

Vous en reprendrez bien une tranche ?

Slice, comme une tranche en français. Un titre qui donne le ton pour évoquer une série de meurtres sordides à Bangkok et l'homme qui va se mettre en quête du tueur. Malgré un démarrage un peu bancal...

le 1 févr. 2011

2 j'aime

Du même critique

Die Hard : Belle journée pour mourir
cloneweb
2

Critique de Die Hard : Belle journée pour mourir par cloneweb

On ne va pas y aller par quatre chemins : Piège de Cristal, sorti en 1988, a inventé le film d’action des années 90. Bruce Willis lui doit sa carrière post-Clair de Lune et nous une tripotée de...

le 15 févr. 2013

169 j'aime

24

Prometheus
cloneweb
5

Critique de Prometheus par cloneweb

Ridley Scott est un réalisateur adulé mais pourtant, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il a quand même une carrière en dents de scie à tendance plongeante. Les premiers longs-métrages...

le 28 mai 2012

86 j'aime

20

Raiponce
cloneweb
8

Critique de Raiponce par cloneweb

Évoquée dans le documentaire « Waking Sleeping Beauty », les studios Disney ont eu une période fastueuse jusqu'à la fin des années 90. L'entrée dans les années 2000 s'est fait plus douloureusement...

le 9 nov. 2010

83 j'aime

3