Le long-métrage nous entraîne donc dans une Inde moderne, filmée avec autant de grâce que de réalisme, où nous faisons la connaissance de Jamal, participant à « Qui veut gagner des millions ? », interrogé par la police pendant l'émission. En effet, accusé de grave tricherie, le jeune indien va raconter au policier comment lui, simple serveur de thé dans un centre d'appel, peut connaitre toutes les réponses aux questions posées, même les plus dures. Il raconte ainsi son incroyable parcours, de ses huit ans à aujourd'hui, parcours peuplé de rebondissements tous plus inimaginables les uns que les autres.
Ce récit peu commun explique qu'avec chance les réponses aux questions posées ont toutes eu un impact sur les moments les plus importants de sa vie, de la fois où il eu l'autographe de sa star préférée à la mort de sa mère, de son échappée avec son frère Salim et de leurs différents petits boulots illégaux en passant par la quête de son amour de jeunesse : Latika. Présenté sous forme de nombreux flashbacks, le rythme est soutenu par un suspense haletant jusqu'à la tant attendue révélation finale (des plus étonnantes).
On suit avec une enivrante passion les mésaventures de Jamal à travers une Inde magnifique mais aussi dangereuse, peuplée de personnages tous aussi atypiques les uns que les autres. Danny Boyle revient donc en fanfare avec un long-métrage portant finalement bel et bien son immuable patte, à la fois drôle et intensément dramatique, à travers un chef-d'œuvre touchant et merveilleux. Ainsi, porté par une flopée d'acteurs surprenants (dont les révélations Dev Patel, Freida Pinto et Anil Kapoor), servi par une réalisation on ne peut plus dynamique aux couleurs chaudes et à la caméra frénétique ainsi que par une musique des plus détonantes, Slumdog Millionaire est sans conteste la surprise de l'année 2009.