On sait qu'il faut faire beaucoup d'efforts pour aimer (un peu) ce "Slumdog Millionaire" au succès planétaire largement déplaisant : ignorer la mise en scène et le montage pathétiquement "branchés" du très mauvais Danny Boyle, oublier les invraisemblances ridicules d'un scénario qui n'existe que pour justifier une peinture "à scandale" de la société indienne... Ce n'est pas rien, mais sans doute que le film mérite cette entorse à nos "principes" de cinéphiles avertis, puisqu'au final, on peut sentir derrière les images publicitaires de Boyle la vibration d'un peuple et d'une culture irréductible aux clichés misérabilistes et populistes qui pullulent ici : ce sont sans doute les acteurs, tous merveilleux héritiers d'une grande tradition cinématographique locale qui font du film une vraie petite réussite, lumineuse, inspirationnelle même, envers et contre ses auteurs et son scénario. [Critique écrite en 2012]