Très agréablement surprise par Smile 2 qui dépasse, de loin, mes attentes initiales. Oui, j’espérais passer un bon moment mais, comme souvent avec les suites, je n’espérais pas tellement plus que du réchauffé.
Pourtant, Smile 2 ne se contente pas de recycler les bonnes formules du premier volet ou de prolonger une histoire. Il s’aventure au-delà, explore de nouvelles dimensions et déploie l’horreur dans des directions inespérées. Psychologique, surnaturelle, gore ou ancrée dans le quotidien, l’horreur s’insinue partout pour mieux nous surprendre.
L’incertitude permanente est l’un des ressorts majeurs du film et c’est dans ce jeu que Smile 2 excelle. On peine à distinguer le réel de l’imaginaire, la lucidité de la paranoïa. Nos repères sont brouillés à l’envi.
Les hallucinations s’enchaînent… mais étaient-ce vraiment des hallucinations ? Où s’arrête la réalité ? Et surtout, où commence la folie ?
Chaque scène devient une énigme à résoudre et l’angoisse réside dans cette incapacité à trancher.
Le film va également plus loin dans l’exploration de la psyché de son personnage principal qu’il cherche à pousser dans ses retranchements. Les peurs qui hantent Skye Riley ne sont pas seulement le produit de menaces extérieures, elles sont aussi le reflet de ses traumas les plus profonds. Avec elle, le film nous met face à nos propres angoisses, ces blessures psychologiques qui nous rongent silencieusement et qui, comme l’horreur surgissant sans prévenir, sont toujours prêtes à refaire surface.
J’ai, de manière plus générale, beaucoup apprécié le personnage de Skye Riley. En plus d’être bien interprété, je trouve que le personnage enrichit la saga. Elle apporte une nouvelle profondeur au film, grâce à un point de vue différent et une psychologie un peu plus complexe. En tant que pop star internationale, elle représente une figure universelle, un personnage qui parle à à tout le monde, avec qui chacun peut se connecter à sa manière, selon ses propres références, que l'on pense à Taylor Swift ou Mima Kirigoe. Skye Riley incarne un personnage plus vulnérable et exposé, connaissant la pression constante d’une vie sous les projecteurs, et qui, condamnée à sourire par la malédiction, l’est également par son statut de célébrité.
Smile 2 n’a jamais aussi bien porté son nom car il porte une réflexion supplémentaire sur le sourire dans sa dualité, à la fois signe de joie... et rictus de la mort. Ici, ce sont tous les sourires à affronter, ceux des autres, qu’ils aient un visage démoniaque ou humain, mais aussi les nôtres. Ces sourires forcés ou imposés par le masque social, celui des apparences et derrière lequel nous cachons souvent nos peurs les plus profondes.