Du premier Smile, il ne me reste que de vagues souvenirs brumeux. Et pour cause, il traînait très mollement dans le sillage de réussites telles que The Ring ou It Follows (la malédiction chronométrée qui va te faire la peau), et de leurs trop nombreux ersatz boiteux qui voulaient se tailler une part des bénéfices. Et pourtant, j’ai l’impression d’avoir vu avec cette suite le même film, le même truc con-con qui se contente de reformuler son concept avec une star de la pop plutôt qu’une psy, sans jamais faire évoluer quoi que ce soit.
L’utilisation d’une personnalité du showbiz comme victime n’est jamais exploitée, comme un concept creux qui ne sert qu’au plan final. La pression propre aux artistes est aussi impactante que le plouf d’un sachet de thé dans l’eau frémissante, les atermoiements sur un passé sous influence ont l’impact émotionnel dudit sachet qui aurait trop infusé, et la relation mère-fille toxique est dépeinte avec la finesse d’une tartine beurre-Nutella. Pas de quoi vous dé-goûter.
Pour le reste, on perçoit très vite les tentatives de Parker Finn de s’inscrire dans la lignée de A24, singeant la “patte” de la boîte de prod’ en montrant qu’il n’a de toute évidence pas compris ce qu’il cherchait à faire. Là un plan inversé à la Midsommar dénué de signification, ici un rythme lent qui, conjugué à une durée de métrage qui dépasse ce que le spectateur indulgent veut bien lui accorder, accroît l’ennui. Même la photographie, pas foncièrement laide, semble aseptisée. Et tout ça pour nous foutre les mêmes poncifs horrifiques que l’on a déjà vu des centaines de fois. T’es mignonne Skye, mais si t’as peur de ce qui se cache dans l’ombre, allume la lumière tudieu! Tu m’étonnes que le pas-zouzou fasse joujou avec toi comme à la récré.
Mais finissons sur une bonne note : Naomi Scott se débrouille bien avec le peu de substance de ce qu’elle a à jouer.
Pour le reste, on espère que la franchise arrête les frais ici, mais on n'y croit pas trop.