Premier volet de l'adaptation d'une pièce de l'anglais Alan Ayckbourn qui a écrit l'œuvre dix ans avant ce tournage, Smoking est un film à part.
Nous sommes dans un petit village du Yorkshire où nous rencontrons une galerie de 5x2 personnages. Neuf en fait (5 femmes et 4 hommes) car nous sommes chez Alain Resnais, pas chez François Ozon.
Celia Teasdale, Sylvie Bell, Rowina Coombes, Irene Pridworthy, Josephine Hamilton sont toutes Sabine Azéma et Pierre Arditi est tour à tour et successivement Toby Teasdale / Miles Coombes / Lionel Hepplewick et Joe Hepplewick.
Cet exercice de style repose sur la puissance du hasard !
A quel point un détail, une phrase, un geste, une décision change votre destin à tout jamais.
Nous ne sommes donc pas confrontés à une histoire mais à 6 différentes (par film) avec une évolution personnelle de chacun correspondant au hasard du moment M.
Le scénario (adaptation) est brillamment signé Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri donc c'est un régal de justesse et de drôlerie d'ailleurs récompensés par leur premier César dans cette catégorie qui leur réussit particulièrement.
Les décors sont loin d'être réalistes, font à la fois toc et kitsch mais on s'y déplace (peu) avec plaisir.
Les costumes sont choisis de manière à appuyer le personnage, bien caricatural pour les femmes
Ces deux éléments clé d'un film sont là pour signifier le partie pris de facticité, le "on n'y croit pas" du film qui en fait un objet surréaliste et conceptuel.
A l'origine le projet est tellement dense qu'il était prévu d'en faire huit films et non deux. (15 heures au lieu des cinq dont nous disposons)
Finalement, malgré tous ces choix, ces destins, on se rend compte que le spectateur n'en a qu'un : voir Smoking ou No Smoking en premier.
A vous de choisir !