Le premier plan du film est à l'image de cette photo de famille, détaché qui se prend par les bras sous l'idée du photographe mais aucunement de leur propre chef. Le tableau est donné : La famille est séparé, déconstruite par cette société, société d'apparence qui s'apparente à la pause prise sur la photo d'une famille uni... En apparence. On pourrai même allez plus loin en regardant les casques de cette famille, clair pour le petit garçon tourné vers sa mère, foncé pour la petite fille tournée vers son père. La thérapie de cette famille et du spectateur peu commencer, une thérapie géniale, dont l'analyse de tous les détails sera nécessaire pour en comprendre la profondeur.
Ruben Östlund est un génie, on s'en doutai un peu avec the square et sa critique de l'art en général, Snow thérapie le confirme complètement et me donne une envie folle d'aller courir voir Sans filtre, son dernier film. Puis vient cette fameuse avalanche, métaphore parfaite de ce qui va débouler dans la vie de cette famille comme les autres. Tribunal de la lâcheté masculine, du dérèglement latent de la famille axé sur les apparences, de la féminité intouchable en suède, servie par une mise en scène précise au sommet du voyeurisme (les fameuses scènes devant la porte de la chambre est une mise en abîme fabuleuse).
Il faudra être très attentif pour en saisir toute la saveur, couronné par "la" scène finale, incroyablement significative sur les pistes d'une réelle acceptation de nos pertes de valeurs et sur la reconstruction nécessaire d'une société perdu jusque là dans ces codes sociaux. Difficile d'en dire plus sans gâcher la surprise, mais si vous cherchez un film subtil qui utilise avec talent tous le vocabulaire du cinéma pour traiter d'un vrai sujet de fond, vous allez vous régaler. En revanche, si vous cherchez une petite comédie sympathique et grinçante, il y a de forte chance que le film vous laisse de glace.