18 ans après une glaciation totale de la Terre, le quelque millier d'humains survivants est confiné dans un gigantesque train blindé faisant le tour du monde. Étant à la base destiné à la croisière de luxe, le train a tout ce qu'il faut pour assurer la survie de ses passagers (eau et énergie renouvelés, agriculture intérieure et élevage ..) Mais tout les passagers ne sont pas logés à la même enseigne : il existe depuis le début une partie à la queue du train (les "queutards") laissée pour compte à vivre dans la promiscuité et à manger d'immondes barres de protéines. Snowpiercer raconte leur révolution ;
de wagon en wagon notre héros Curtis progresse jusqu'au dernier où se trouve Wilford, le chef qui contrôle tout le train.
Si tout le long du film on pourra noter certaines incohérences "techniques" sur la crédibilité de la situation qui nous est présentée, je ne vais pas m'attarder dessus car je ne les crois pas importantes. Le concept d'humanité allégorisée en un train est intéressant et mérite qu'on suppose la situation comme admise, car il pose de vraies questions politiques. Mais en partant sur la base que tout ceci est possible, quelquechose m'a beaucoup dérangé.
Quand enfin le "boss final" nous explique enfin pourquoi il ne s'est pas tout simplement débarrassé des queutards au lieu de les faire agoniser pendant 18 ans, il se justifie par un argument de contrôle des populations en expliquant qu'il a besoin des déclencher des révolutions de temps à autres. Sérieux t'as vraiment besoin de déclencher des massacres pour que ta population soit stable ? Un contrôle des naissances ce serait pas bien plus intelligent ?? Ainsi, Wilford aurait pu incarner un dirigeant qui prend des décisions cruelles mais qu'il juge nécessaires pour l'avenir du train, et le personnage aurait été intéressant. Mais non, c'est juste un méchant qui est méchant parce que c'est un méchant ...
Autre exemple qui fait froncer les sourcils, il nous explique ensuite qu'il a besoin de prendre des gosses aux queutards pour "remplacer" certaines pièces usées du train ... Le train est sensé être à la pointe de la technologie mais on voit un gamin sous les rouages faire certaines tâches (mettre du charbon ou je ne sais quoi ...) comme un ouvrier du 19ème siècle ... Ils ont rien trouvé de mieux pour justifier l'utilité des queutards ? La fin du film est elle aussi assez incompréhensible : ce bijou de technologie n'avait-il pas un thermomètre intégré pour mesurer la baisse de la température extérieure ? La seule option que je vois est que Wilford a gardé l'information pour lui afin de garder le contrôle, accentuant au passage le côté manichéen du personnage.
Dommage que l'histoire ne tienne pas debout, car le film m'a vraiment tenu en haleine. L'ambiance est à la fois mystique est burlesque, il y a des changements de tonalité assez originaux.
C'est des fois rafraîchissant, des fois intriguant, des fois malaisant.
Le divertissement est là, pour la profondeur je suis plus dubitatif.
(Note : 7,5/10)