Bong Joon-Ho, tu ne le connais peut-être pas et c’est bien dommage. Si tu ne le connais pas, je te conseille de te procurer au plus vite Memories of Murder, un de ses plus célèbres films, t’inquiètes pas, il est bien. Mais aujourd’hui, ce n’est pas d’un film 100% coréen que je vais te parler, mais du passage difficile de celui-ci vers l’oncle Sam. J’peux te dire une chose : challenge succeed.
Le Transperceneige, c’est l’humanité, ou du moins ce qu’il en reste après qu’un nouvel air glacière se soit abattu sur la planète, tuant toute forme de vie. Dans ce train, tout n’est pas rose et si la tête du train compte les plus riches et les mieux aisés, la queue du train, autant dire qu’ils l’ont mauvaise. C’est crade, cela pue probablement et c’est la misère. Nous avons donc un mec – pardonnez-moi, je suis mauvais avec les prénoms… - qui va se lancer dans la quête insensée qu’est de remonter le train, car « qui contrôle le train, contrôle l’humanité. » Pour être honnête, je n’en savais pas plus, et presque moins, en entrant dans la salle et malgré le nom du prophétique Park Chan-Wook dans la liste des producteurs et de Song Kang-Ho parmis les acteurs, j’étais plutôt en proie à me dire que Chris Evans allait nous la jouer Captain America et que Oncle Sam allait enlever une part du talent à Bong Joon-Ho.
J’avais tout faux.
Bong Joon-Ho signe ici une œuvre de science-fiction magnifique à l’ambiance travaillée. Les sceptiques – dont ma chère voisine de cinéma, salut voisine ! – trouverons certainement à redire, mais ceux-là, je n’en prends pas la charge. C’est bien fait, bordel, vous ne pouvez pas profiter un peu ? L’ambiance se pose doucement en début de film pour ensuite prendre son envol tandis que les hommes et les femmes du bout du train tentent de le remonter. On n’aseptise pas la violence et la cruauté dont l’humanité sait faire preuve et certains détails soulèvent le cœur (Qui veut de la ration protéinée ?). Les affrontements sont bien faits, notamment un certain plan qui m’a fait penser à Oldboy, bien qu’il n’en a qu’une vague inspiration. La photographie est relativement soignée, supportée par une bande son sachant se faire discrète et sachant également relever les manches et se mettre au boulot quand on l’appelle.
Je passe maintenant sur le dernier point qui m’effrayait tant en rentrant dans la salle : ma voisi… Chris Evans.
Et bien chapeau bas ! Connu demoi uniquement à travers Captain America et Les Quatre Fantastiques (deux Marvel, Youptidou !), celui-ci incarne à merveille le personnage et les dernières minutes du film prouvent que malgré ses rôles de super-héros, l’acteur a de la réserve et peut, s’il choisit bien les prochains œuvres dans lesquelles il va jouer, peut peut-être prétendre à une carrière riche et diversifiée (et puis, peut-être que je me fais des idées !). Le reste des acteurs est également très bon, délivrant une performance honnête pour un résultat final réussie.
Snowpiercer est un film que je recommande, il prouve que les cinémas peuvent traverser les frontières et s’y adapter parfaitement. Il y a eu des cas par le passé, il y en a un nouvel ici. Bong Joon-Ho signe une œuvre SF de qualité, loin de certains clichés d’Hollywood, peut-être décevante pour les fans de la BD, je n’en sais rien, je ne l’ai pas lu, mais toujours est-il que le film transporte son spectateur dans un train où il ne semble n’y avoir aucun terminus.