Il est loin le temps ou l’utopie d’une société née de la révolution nous faisait rêver.
Révolution !
La révolution ne serait-elle qu’une illusion ou alors ne faut-il la comprendre que dans son sens premier, un tour complet, un retour au point de départ.
Snowpiercer – transperceneige est l’histoire de révolutions. Révolution au sens premier avec ce train qui fait le tour de la terre sans jamais s’arrêter et cet énorme viaduc qui marque physiquement la révolution et une révolution populaire des classes inférieures.
Révolution !
Ici la lutte des classes est à prendre au sens propre. Ce sont les voyageurs de 3ème classe qui veulent bouffer dans le wagon restaurant.
Ainsi les indigents essaient de remonter le train vers le wagon de tête.
Arrivé au bout du train que feront-ils ? Bouffer des steaks ??
Depuis le temps qu'ils en sont privés, ils en rêvent et ensuite ?
ils refileront de la merde à ceux qui jusqu’à présent se gavaient de bidoche ?.
Révolution !
Et bien cette histoire est rudement bien contée. Et quand je dis rudement, il faut le lire au sens propre, lui aussi. Pas de place à la figuration. Le film est rude, âpre et très violent. Mais il est superbement bien chorégraphié avec une caméra tout en mouvement dans cet espace si confiné du train.
Révolution !
Le film basé sur l’idée simple (qui pourrait parâtre grossière) de parler de révolution sociale pendant une révolution terrestre et de comparer les classes d’un train à la lutte des classes est tout de même très fin.
La faute à qui ? La faute à Voltaire ?
Grâce, dirais-je plutôt, à cette mise en image virevoltante, qui jamais ne s'arrête comme le train.
Grâce soit rendue aussi à son casting à commencer par Tilda Swinton qui campe un personnage absolument truculent.
William Hurt incarne définitivement le personnage du vieux de bande-dessinée avec ses petites lunettes. L'incarnation d'un rêve d'auteur de BD !
Et Chris Evans, qui dans le même temps incarnait un Captain America sans relief, est, ici, un meneur d’homme en qui on veut croire. Il a de l’épaisseur, tant d’épaisseur qu’une critique d’ici lui confierai volontiers le rôle de Thorgal si un jour la BD devait être adaptée ; ce n’est pas peu dire.
Le casting est aux petits oignons, c’est bien filmé et que dire d’autres ?
C’est drôle… Parfois.
La trêve du Nouvel an est vraiment un excellent moment du film
Pour conclure
Nous voilà avec un film à grand spectacle et intelligent et si quelques vieux fils de soixante-huitards, comme moi, peuvent regretter l’époque où la révolution faisait rêver, il est dommage de bouder le plaisir que ce film procure.
A voir !