Curiosité malsaine quand tu nous tiens.
Snuff 102 n'est pas le genre de film que l'on regarde innocemment. Malgré les nombreux avis négatifs, une curiosité persiste pour les plus étranges d'entre nous. Il s'est forgé une solide réputation basée sur les rumeurs, interdit dans 60 pays et provoquant des malaises lors de sa projection en 2007. Autant d'hyperbole qui attisent forcément la curiosité. Cependant, après seulement 20 minutes, l'illusion disparait.
Le prétexte scénaristique nous présente une jeune journaliste enquêtant sur les snuffs-movies, ces vidéos amateurs illégales de tortures. Évidemment Mademoiselle se fera enlever avec deux autres victimes et subiront ensemble les joies et merveilles de la torture. Le film tente, à travers ce contexte d'aborder réflexion sur la violence filmique, le voyeurisme, les dérives d'une société pervertie jusqu'à l'os. Ces thèmes tout juste murmuré dans le film restent des éléments de surface, prétexte malsain. Dommage car c'était bien sa seule bouée de sauvetage...
Evidemment c'est mal écrit, performance rare, absolument tous les dialogues du réussissent à être mauvais, si bien que le spectateur enviera les scènes de tortures. Techniquement le film est filmé avec les pieds, et use d'effet cinématographique grossier. On devine un réalisateur hésitant entre fiction et documentaire. Résultat, plus le temps (très long...) passe, plus les supercheries deviennent visibles, les exagérations tape-à-l'œil et le film ridicule jusqu'à cette magnifique fin digne du nanar qui vous tirera quelques rictus. Les fameuses scènes de torture ne lambinent pas sur le sang, cris et actes innommables du bourreau mais jouent au final beaucoup sur la suggestion, les mutilations ne sont jamais montrées et les effets spéciaux facilement décortiqué pour celui qui ne se sera pas endormi. Ça la fou mal pour un film qui se veut réaliste... L'ambiance sonore est minimaliste et visuellement, le film est accompagné de filtres d'une qualité médiocre, amplifiant toutefois l'atmosphère horrifique du titre.
Surprenant qu'un tel film ait pu être diffusé. Un produit d'Internet qui cristallise la puissance des rumeurs et leur fascination pour un résultat médiocre.