Quand on essaie de nous faire avaler des bons sentiments au bazooka, la plupart du temps, ça ne fonctionne pas.
Peu de subtilité ici, l’EI est très méchant et les kurdes sont des amours, El Britani se met à table plus rapidement qu’un américain à Thanksgiving, le taxi-passeur a les yeux rivés sur le compteur et, au cas où l’on n’aurait pas compris les djihadistes ne veulent pas être tués par des femmes (à mettre en taille 52, surligné jaune au cas où l’on n’aurait toujours pas compris).
Camélia Jordana, vue cette année dans le sensuel Curiosa, interprète ici un personnage sans substance qui n’arrive pas à nous émouvoir d’un poil. Certaines actrices tiennent le film (Amira Casar et son RPG, Dilan Gwyn) malgré, encore une fois, des personnages très fades auxquels on propose des dialogues souvent ratés (d’où sortent toutes ces répliques autour du portable ? Les français veulent savoir). Côté antagonistes, le leader de l’EI et son organisation peinent à convaincre (encore moins que les originaux, c’est dire).
Néanmoins l’intention était excellente. En choisissant un sujet aussi essentiel la réalisatrice s’imposait un challenge que peu ose relever (ceci dit, le sujet est encore très actuel). Apporter un peu de lumière sur ces peuples meurtris était une noble idée. Et certaines scènes d’action très jouissives nous font temporairement oublier ces (gros) points faibles pour nous offrir un divertissement correct.