Attention, cet avis comporte ce genre de spoilers:
dans la catégorie "échapper à une bourgade cernée de murs d'enceinte à priori gardée jour et nuit", je demande: l’ellipse cinématographique.
Saletés d'intello-progressistes, même quand d'après leur camardes journalistes, ils font (elle fait) un film de propagande idéologique et belliciste, ils trouvent (elle trouve) le moyen de rester prudent.e.s dans leur propos. Alors oui, la réal n'a pas cherché à faire un film documentaire qui exposerait les inextricables subtilités géopolitiques de la région sur un conflit en cours ni à expliquer la psychologie ou les motivations des gens qui s'engagent dans le camp des "gentil.le.s" ou dans celui des "méchant.e.s". Sans doute le film en fait-il trop et finalement survole-t-il certains thèmes. Car il y a 2 films dans Soeurs d'armes:
-un film de guerre désinvolte à vocation badasse qui rejoue avec une brigade féminine internationale les basiques de ses modèles masculins et américains: séquences héroïques, trucs qui pètent, violon et punchlines tonitruantes (mais inclusives, non genrées et non discriminantes dans le respect des croyances de chacun.e même en cas de frictions).
-un drame autrement plus sérieux plus qui montre avec retenue ce qu'impose Daech aux corps (en particulier celui des femmes) et aux esprits. La version soft proposée est déjà largement éprouvante (on ne saura donc pas ce qui arrive à une combattante capturée: on n'est pas dans un torture porn).
Quand les deux films se rejoignent, la salle est partagée entre
sanglots étranglés et soupirs de soulagement.
Comme quoi malgré des maladresses, la dramaturgie fonctionne et le spectacle est au rendez-vous. Quant à savoir si c'est manichéen, j'attends avec impatience le film qui prendrait faits et causes pour Daech (ses exécutions, ses viols, son esclavagisme, ses enfants soldats...bonne chance).