150 femmes célibataires stigmatisées accouchent chaque jour au Maroc. Sofia est l'une d'elles dans le premier film de Meryem Benm'Barek qui semble emprunter la voie de la dénonciation des violences faites aux femmes avant de développer une thématique sociale plus complexe qu'il n'y parait de prime abord. Le film n'est pas exempt de défauts d'un pur point de vue cinématographique : faiblesse de l'interprétation à l'exception de la cousine de l'héroïne (incarnée par la très prometteuse Sarah Perles), mise en scène sans éclat, twist final tiré par les cheveux. Malgré tout, Sofia mérite l'attention au même titre que le tunisien La belle et la meute, par exemple, au sujet peu éloigné. Pour son intensité de thriller, son caractère ramassé (1h20 seulement) et pour cette dimension sociale élargie, on y revient, qui montre bien les petits arrangements avec la vérité (ou avec l'argent, ce qui revient au même) qui font des victimes collatérales et pas seulement dans la population féminine. En dépit de ses imperfections, il est à espérer que Sofia soit le plus largement vu et en particulier au Maroc.